La pêche au pétoncle s’est ouverte le 21 mars, aux Îles-de-la-Madeleine, sous le signe du statuquo en matière de gestion. Tout comme ces cinq dernières années, les 23 détenteurs de permis ont chacun droit à 14 jours de pêche, pour un total de 322. D’ailleurs, ce contrôle de l’effort de pêche porte fruits, selon le plus récent rapport d’évaluation du ministère des Pêches et des Océans.
Ce rapport, déposé récemment par le biologiste Steve Trottier de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), démontre que les débarquements des six dernières années sont supérieurs à la moyenne de référence de 38 tonnes des années 1992-2012. L’évaluation 2013-2015 du stock fait état d’une abondance moyenne de 46 tonnes métriques, ce qui est stable par rapport aux trois années précédentes, dit-il.
Quant aux prises par unité d’effort (PUE), tant de la pêche commerciale que de l’échantillonnage en mer, elles sont également supérieures à la moyenne de référence. «Dans le cas de la PUE, c’est en kilogramme/heure/mètre, précise le biologiste. Donc, une moyenne (de référence) d’environ un. Puis, si je regarde pour les années 2013, 2014 et 2015, on est environ à 1,3 de moyenne; 1,35, à peu près. Et puis, la période précédente, on était peut-être autour de 1,28, 1,30.»
BON RECRUTEMENT
Dans son plus récent rapport d’évaluation scientifique, Steve Trottier relève aussi l’apparition d’une forte cohorte de prérecrues de 70 à 85 millimètres qui atteindront la taille commerciale de 100 millimètres d’ici deux ans. Ses relevés d’échantillonnage de l’an dernier démontrent que leur densité a plus que quadruplé par rapport aux années 1987 à 2008. «On est à une densité d’environ, je dirais, sept individus par mille mètres carrés, et puis la moyenne était autour de 1,5, à peu près, précise-t-il. Puis, dans le cas des 100 millimètres et plus, on est environ à 10 nombres par mille mètres carrés et je vous dirais que la moyenne est environ de 4.»
Le biologiste de l’IML note, de plus, que les principaux indicateurs d’abondance du stock de pétoncle des Îles se situent à la limite supérieure de la zone de prudence de l’approche de gestion par précaution. Il prévoit qu’ils franchiront le seuil de la zone saine d’ici son prochain rapport d’évaluation 2016-2018.
Entretemps, les pêcheurs reçoivent de 14 $ à 15 $ la livre au débarquement, contre 12 $ à 13 $ l’an dernier.
LES MOLLUSQUES – page 22 – Volume 29,2 – Avril-Mai 2016