Des investisseurs étrangers veulent s’approprier des permis de pêche au homard de la Nouvelle-Écosse, et ce, malgré le fait que Pêches et Océans Canada (MPO) ait aboli les accords de contrôle en 2014.
Ils ont récemment fait paraître une petite annonce dans deux publications publicitaires, le Lobster Bay Shopper et le Clare Shopper, offrant de racheter les permis de pêcheurs des zones 33, 34 et 35 prêts à prendre leur retraite.
Ils sont attirés par la croissance de l’industrie canadienne de la pêche, dont les exportations ont augmenté de 50% ces 15 dernières années, analysait le président de la Fédération des pêcheurs indépendants du Canada, Christian Brun, soit quelques jours avant qu’il ne perde la vie dans un accident tragique le 5 décembre. Monsieur Brun ne s’inquiétait pas moins de leur initiative qui va à l’encontre des politiques d’indépendance des flottilles et de capitaine-propriétaire. «Si on a quand même le courage de faire des annonces publiques pour un geste ou une initiative qui irait complètement à l’encontre des politiques sur les pêches, c’est que les politiques ne suffisent pas», disait-il.
La Fédération presse donc le ministre LeBlanc d’enchâsser ses politiques de préservation de l’indépendance des flottilles dans la Loi sur les pêches. Selon son secrétaire, O’Neil Cloutier, il en va de la survie des communautés côtières du pays. «Si, par exemple, on s’aperçoit qu’il n’y a rien qui bouge, bien on parle de MRC, on parle de municipalités qui vont voir littéralement les revenus nets de la pêche sortir de la région parce que les permis sont contrôlés par les étrangers», affirme monsieur Cloutier
Pour sa part, le cabinet du ministre du MPO nous dit que le ministère a déjà renforcé, l’an dernier, les mesures visant à s’assurer que les transferts de permis respectent les exigences établies.
REPÈRE – page 34 – Volume 29,6 – Décembre 2016 – Janvier 2017