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Commercialisation du crabe des neiges : une année historique pour plus d’une raison

Les transformateurs de crabe des neiges évoluant dans le sud de la Gaspésie connaissent une année record, en matière de volume traité et de prix payé au débarquement. Il faut remonter à 1995 pour approcher des chiffres équivalents.

Les crabiers traditionnels bénéficient de quotas individuels se situant entre 400 000 et 425 000 livres, ce qui est légèrement supérieur aux quotas de 1995, alors que le prix de 2017 s’établit à cinq dollars la livre, un dollar de plus qu’il y a 22 ans. Le seul avantage du prix de 1995, c’est qu’il dépasse celui de cette année si on tient compte de l’inflation.

Malgré une hausse de quota global de près de 103% en 2017, pour atteindre 43 823 tonnes métriques dans les zones du sud du golfe Saint-Laurent, dont la zone 12, les crabiers ont capturé la ressource rondement, à partir de l’ouverture de la pêche, le 26 avril.

Moins de deux mois plus tard, le 21 juin, soit 23 jours avant la fermeture de la pêche, les usines gaspésiennes avaient transformé autour de 90% des quantités attendues.

Raymond Sheehan, président de la firme E. Gagnon et Fils, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, la plus grosse usine de transformation de crabe des neiges au Québec, évaluait alors la proportion de crabes déjà transformés à un intervalle entre 85 et 90% du volume attendu.

«C’est une bonne saison. Les prises ont donné un coup au début, mais dans l’ensemble, ça a été constant. En volume, c’est la meilleure de l’histoire de l’usine, avec 13 millions de livres. Pour les prix, je ne peux pas dire parce que nous avons acheté l’usine en 2010. Nous n’étions pas dans le crabe avant», signale M. Sheehan, parfaitement conscient qu’un prix de 5 $ la livre, indexation à l’inflation ou pas, constitue un seuil hors du commun.

Quelques facteurs expliquent ce prix élevé. «Les inventaires étaient très bas, avant la saison, à cause des baisses de quotas en Alaska lors de l’hiver. En plus, une partie de la côte de Terre-Neuve avait beaucoup de glace. Certains secteurs ont seulement commencé la semaine passée (lors de la deuxième de juin) à cause de la glace», précise Raymond Sheehan.

Même si l’allure des captures a été très soutenue pendant le premier mois, la demande est restée tout aussi forte. «Le crabe sort pas mal des usines, mais des acheteurs ont peur que la saison se termine avant que les quotas soient pris, par manque de temps ou à cause du crabe blanc (en mue)», souligne-t-il aussi.

De plus, «le crabe était tellement cher en Alaska l’hiver passé que ça a mis la barre très haute. Il y a des rumeurs qui   disent que le quota sera encore bas en Alaska l’hiver prochain. Ça se consomme moins présentement, un peu à cause des prix élevés, mais l’inventaire sera encore bas au printemps 2018», analyse M. Sheehan.

Même si du crabe blanc, ou en mue, était présent dans certaines sous-zones du sud du golfe le 21 juin, l’homme d’affaires avait bon espoir de voir l’ensemble des pêcheurs livrant le crustacé à l’usine de Sainte-Thérèse prendre leur contingent individuel.

«Du crabe blanc, c’est comme à chaque année. On arrive à la fin de juin, et c’est normal. Le 4 juillet, ce (la pêche) devrait être fini», dit M. Sheehan.

Le marché américain est «bon cette année parce que les inventaires étaient bas et parce que l’économie va assez bien. C’est plus agressif au Japon cette année. L’inventaire était très bas là aussi. La demande a augmenté de 10 à 15% globalement. Notre proportion des ventes a doublé de 10 à 20% au Japon cette année», ajoute-t-il.

Le taux de change entre les dollars canadien et américain a soutenu le prix versé cette année aux usines gaspésiennes et de l’est du pays. «Il s’est renforci un peu dernièrement, à 1,33 $ ou 1,34 $ (dollar canadien pour un dollar américain) depuis deux ou trois semaines. Il est 4% plus fort cette année. En 2016, il avait été à 1,29 $ en moyenne», précise M. Sheehan.

Et comment a évolué le yen par rapport au dollar canadien? «Il a suivi. Il s’est apprécié par rapport à notre dollar. C’est une bonne nouvelle», réagit-il.

L’une des mesures étalons dans le domaine du crabe des neiges, le prix de la section de 5 à 8 onces, illustre bien l’avantageuse saison 2017. «Le prix de la section a augmenté de 21% entre l’an passé et aujourd’hui. C’est un peu normal, quand on pense que le prix aux pêcheurs était de 3,75 $ l’an passé et qu’il est de 5 $ cette année», souligne M. Sheehan.

Y aura-t-il une ristourne des usines pour les pêcheurs à la fin de l’année, en guise d’ajustement fait après les ventes «J’espère que non!», réagit-il en souriant.

Du côté de la firme Unipêche MDM, qui exploite des usines à Paspébiac et à Grande-Rivière, le directeur général Gino Lebrasseur assure que la saison répond aux attentes.

«Au niveau des arrivages, 90% des pêcheurs ont atteint les quotas. Les prises étaient au rendez-vous. La pêche va s’étirer encore un peu pour deux ou trois semaines. C’est une bonne saison mais c’était très venteux, et pas de tout repos pour les pêcheurs», disait-il le 21 juin. Les deux usines prévoyaient recevoir environ sept millions de livres de crabe cette année, un objectif sur le point d’être atteint.

«Les prises ont été plus fortes au début de la saison, ce qui est normal, mais ça s’est maintenu à une bonne cadence tout le long de la saison», note-t-il.

Au niveau des ventes, «c’est un marché très prudent malgré tout. Le prix de la ressource est haut parce que la pêche est limitée en Alaska depuis deux ans. Le marché doit accepter de prendre un prix assez élevé», remarque M. Lebrasseur.

«Nos commandes ont été pas mal semblables à l’an passé en provenance de l’Asie. Les produits sont achetés surtout par le Japon et la Chine. Le marché américain demeure le marché le plus fort, en quantité. Mais le marché a été plus vigoureux au Japon au début. Ils (les acheteurs japonais) sont venus voir un peu plus le produit dans les usines du Nouveau-Brunswick et du Québec parce que le crabe était plus rare dans les usines où ils faisaient plus souvent affaires», analyse M. Lebrasseur.

L’ouverture un peu tardive dans le sud du golfe et à Terre-Neuve a-t-elle eu un impact sur le prix? «C’est possible. Les volumes ont doublé dans la zone 12. Les joueurs sur le marché avaient peut-être peur que les quotas ne se prennent pas. Ils voulaient sécuriser des volumes et c’est pourquoi la demande est resté forte», note-t-il.

Le rôle du taux de change canadien-américain demeure fort cette année, assure M. Lebrasseur. «Il se maintient dans les mêmes balises que l’an passé. Il s’est apprécié dans les trois dernières semaines, après avoir baissé à un moment donné».

Quant au yen, «il s’est apprécié un peu. Il a suivi le dollar américain. Ça a été bon pour eux. Ça coûte moins cher pour eux d’acheter ici et c’est bon pour nous aussi, pour les vendeurs», affirme-t-il.

Comme Raymond Sheehan, Gino Lebrasseur a aussi remarqué, et apprécié une hausse d’environ 20% de la section de 5 à 8 onces sur le marché américain.

TRANSFORMATION – page 9 – Volume 30,3 – Juin-Juillet-Aout 2017

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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