Créée par un groupe de crabiers traditionnels des Îles-de-la-Madeleine en 1991, l’entreprise Fruits de Mer Madeleine, de l’Étang-du-Nord, passe aux mains de la relève. Ses actionnaires de la première heure – Héliodore Aucoin, Robert Thériault, Henry-Fred Poirier et Claude Poirier – procèdent à un transfert intergénérationnel de leurs actions. De plus, trois autres crabiers se joignent à l’entreprise, soit Paul Chevarie, Denis Éloquin et Bruno-Pierre Bourque.
Cela dit, Claude Poirier restera actif à la présidence du conseil d’administration de Fruits de Mer Madeleine, afin d’assurer une transition en douceur. Le directeur général, Pierre Déraspe, a lui-même accepté de signer un contrat à long terme, pour, dit-il, sauvegarder la dynamique de l’entreprise qui procure un emploi à près de 160 personnes.
Notons que seul Bruno-Pierre Bourque, qui dispose de deux permis de pêche au crabe des neiges dans la zone 12F, approvisionnait déjà l’usine Fruits de Mer Madeleine. Les crabiers traditionnels Chevarie et Éloquin se trouvent, pour leur part, à délaisser l’usine LA Renaissance de Grande-Entrée. Désormais, les six crabiers semi-hauturiers des Îles-de-la-Madeleine qui ont accès à la zone 12 du sud du golfe se trouvent regroupés au sein de la même entreprise. Proportionnellement aux volumes reçus en 2017, cela représente une hausse de 20% pour l’usine de l’Étang-du-Nord, précise son directeur général.
Pour sa part, la présidente-directrice générale de LA Renaissance des Îles ne se formalise pas du départ de ses deux crabiers traditionnels madelinots. Lynn Albert accueille la nouvelle avec philosophie. «Vous savez, c’est des choses de la vie, dit-elle. Ils ont eu une opportunité d’affaires et ils l’ont prise. Je ne peux pas leur en vouloir du tout.»
Mme Albert minimise d’ailleurs l’impact de ces départs sur sa production de crabe des neiges. LA Renaissance réussira à la stabiliser, voire à l’augmenter, dit-elle, grâce à l’apport de pêcheurs néo-brunswickois. «On a déjà un plan B; donc, on va continuer, business as usual, avec Grande-Entrée. On va aller chercher du crabe à l’extérieur et tout est déjà planifié.»
LA Renaissance des Îles, qui compte 350 employés, fera appel à 35 Mexicains ce printemps pour soutenir son équipe. C’est six travailleurs étrangers de plus que l’an dernier.
TRANSFORMATION – page 31 – Volume 31,1 – Février-Mars 2018