Deux entrepreneurs du Bas-Saint-Laurent spécialisés en biotechnologies marines sont intéressés à investir dans la valorisation des résidus des usines de transformation des Îles-de-la-Madeleine. C’est ce qu’affirme Alain Grenier, directeur du créneau Accord Res-sources, sciences et technologies marines, qui a organisé une visite d’information et de consultation dans l’archipel au début juillet, dans le but d’y soutenir le potentiel de développement économique. Il explique que la mission exploratoire, à laquelle participaient six invités dont la ministre du Revenu national et députée de la Gaspésie et des Îles, Diane Lebouthillier, les a menés à faire la tournée des entreprises et organisations du secteur, telles que Fruits de Mer Madeleine, La Renaissance des Îles et Total Océan. «Il pourrait éventuellement y avoir des alliances créées suite à ces visites, indique M. Grenier. On parle même à court terme, dans un horizon de six mois.» Le Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec, basé dans la Vieille Capitale, était également de la délégation du créneau ACCORD. François Gaulin, président de Total Océan, relève qu’il offre, entre autres, un programme de soutien financier pour la valorisation des résidus marins. «Nous n’avons toutefois rien eu de concret comme discussions, suite à la visite de l’usine, dit-il. Nous n’avons pas eu de feedback.»
ÉCHÉANCE JANVIER 2020
Cela dit, alors que les résidus des usines de transformation des produits marins de l’archipel ne seront plus acceptés au Centre de gestion des matières résiduelles de la Communauté maritime à compter de janvier 2020, M. Gaulin fait remarquer que sa production d’huile de loup-marin en génère très peu. «Grâce à nos procédés de transformation, nous n’avons qu’environ 5 % de résidus de production à valoriser. On pourrait éventuellement s’en servir pour chauffer la bâtisse.» Chez Fruits de Mer Madeleine, par contre, on doit composer avec plusieurs centaines de tonnes de résidus de produits marins par année, représentant jusqu’à 40 % des volumes traités en usine, souligne son directeur général Pierre Deraspe. «C’est une bonne nouvelle de savoir qu’il y a plusieurs personnes intéressées à nous aider à réaliser la solution qu’on a besoin pour aller de l’avant», dit-il. Pour l’instant, il y a des démarches qui ont été entreprises avec le CERMIM (Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes) et d’autres organisations (pour faire du béton vert / Pêche Impact – Juillet 2019). Mais je pense que le premier joueur qui va arriver avec un projet concret va certainement avoir l’opportunité de devenir partenaire, parce qu’il faut trouver une solution à court terme.» Enfin, mentionnons que la mer numérique était aussi un thème central à ce premier Rendez-vous du créneau ACCORD du secteur des pêches, tenu en sol madelinot. Alain Grenier précise que le Centre de développement et de recherche en imagerie numérique de Matane était d’ailleurs présent à cette occasion, pour faire connaître son expertise en matière d’intelligence artificielle. «On peut penser à numériser la mer pour le déclenchement de la pêche aux Îles-de-la-Madeleine, et aussi en Gaspésie, expose-t-il. Mais on peut aussi la numériser pour avoir de plus en plus de données. À l’ère des changements climatiques, par exemple, la science pourrait nous aider grandement dans notre développement.»
VALORISATION page 18 – Volume 32,4 Septembre-Octobre-Novembre 2019