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La pêche automnale du homard des Mi’gmaqs de Listuguj s’est déroulée sans anicroche

Menée du 26 septembre au 10 octobre, la pêche automnale du homard par les Mi’gmaqs de Listuguj s’est déroulée sans anicroche dans la sous-zone 21B. Le volume de prises générées par les 235 casiers placées dans la baie des Chaleurs par les autochtones demeure toutefois inconnu pour le moment.

Selon les règles édictées par le département des Ressources naturelles de Listuguj, les prises de 67 de ces 235 casiers ont été distribuées dans la communauté. De plus, 10 % des prises effectuées dans les 168 autres casiers devaient aussi aller au bénéfice de la communauté. Les pêcheurs étaient autorisés à vendre leurs autres prises.

Ces 168 casiers représentaient huit casiers pour chacun des 21 pêcheurs ayant exprimé un intérêt pour participer à la pêche automnale. Généralement, trois pêcheurs se regroupaient pour évoluer sur un seul bateau conséquemment affecté à la récolte de 24 casiers.

Les homardiers autochtones et les garde-pêches rencontrés par Pêche Impact ont expliqué que la capture était limitée à quelques heures en matinée, ce qui explique le nombre limité de casiers par bateau. Les conditions de forts vents observés à la fin de septembre et au début d’octobre ont aussi influencé cette courte période matinale et la mobilisation de neuf bateaux pour réaliser cette pêche, en incluant les homardiers travaillant pour la pêche communautaire.

Il s’agissait du premier automne au cours duquel le ministère fédéral des Pêches et des Océans autorisait les pêcheurs de Listuguj à vendre leurs prises. Le conseil de bande avait toutefois donné cette autorisation avant la saison 2019, une pratique que Pêches et Océans Canada tolérait.

Au cours des dernières années, le département des Ressources naturelles de Listuguj espérait tirer autour de 7 000 livres de ces 14 jours de captures. La pêche automnale a démarré en 1996 à Listuguj et elle a déjà été menée avec 500 casiers.

Le directeur des pêches à Listuguj, Denny Isaac, n’a pas indiqué si l’objectif de capture avait été atteint en 2021.

Du côté de Pêches et Océans Canada, la porte-parole Ariane Charest n’a pas indiqué non plus le volume de prises capturées par les Mi’gmaqs entre le 26 septembre et le 10 octobre.

«Pêches et Océans Canada (MPO) compile et analyse les données de la pêche automnale du homard dans la zone de pêche 21B au même titre que pour les autres pêches commerciales déjà établies. Par contre, le MPO ne peut fournir les données de débarquements pour la pêche automnale du homard dans cette zone pour des raisons de confidentialité, étant donné que le nombre de titulaires de permis est peu élevé. Comme pour toutes les activités de pêche et toutes les zones, le MPO se doit de respecter les exigences en matière de protection des renseignements personnels», note-t-elle.

En 2021, la pêche automnale du homard par les Mi’gmaqs s’est déroulée en fonction d’une entente entre le gouvernement du Canada et le gouvernement mi’gmaq de Listuguj, en vertu des efforts de réconciliation entre allochtones et autochtones.

Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie a déploré en avril et de nouveau en août que cette entente ait été conclue sans que les pêcheurs allochtones aient été consultés.

Les craintes du Regroupement s’appuient notamment sur le fait que le homard est en mue l’automne et qu’il a conséquemment faim. Il est alors plus facile à capturer. Il est considéré comme un homard de recrutement, assez gros pour entrer dans la pêche d’automne, mais qui ne sera pas dans la pêche au printemps. Il est donc capturé à une taille plus réduite à l’automne. Le Regroupement craint aussi que la ponte des femelles soit affectée par la pêche automnale.

Lors de l’un des arrêts de Pêche Impact pour assister à un débarquement de cette pêche automnale, une équipe de Pêches et Océans Canada était sur place, au quai de Carleton, pour vérifier systématiquement la taille légale de chacun des homards débarqués, et le sexe de ces spécimens.

L’entente entre Pêches et Océans Canada et Listuguj prévoit «qu’un facteur de «capturabilité» de sept sera appliqué au calcul de l’effort de pêche d’automne, qui tient compte du fait que le homard est plus facile à prendre l’automne qu’au printemps. L’effort déployé en nombre de jours-casiers à l’automne sera donc multiplié par sept et sera par la suite déduit de l’effort autorisé au printemps suivant.

Ainsi, Listuguj devra retrancher l’équivalent de 235 casiers pendant 14 semaines lors du printemps 2022. Comme la saison dure 10 semaines, ce sont 339 casiers qui devront être retranchés de la capacité printanière de capture de Listuguj, qui possède cinq permis commerciaux et communautaires de printemps.

PÊCHE AUTOCHTONE – page 37 – Volume 34,5 Décembre 2021-Janvier 2022

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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