La construction d’un nouveau vivier à homard à la Pointe-Basse permettra à Poisson Frais des Îles de tripler sa capacité de contention. L’entreprise dispose déjà d’un bassin d’une capacité de 250 000 livres de crustacés à Millerand. Son président, Christian Vigneau, a bon espoir que les travaux de quelques millions de dollars seront complétés à temps pour la saison 2023. «C’est important parce que les quantités de débarquements de homard sont de plus en plus grosses et on a plusieurs demandes de nouveaux pêcheurs qui souhaitent livrer chez-nous», fait-il valoir.
Le vivier de la Pointe-Basse est situé sur le terrain des Cultures du Large, dont M. Vigneau est également propriétaire. Et tout comme celui de la Coopérative des pêcheurs du Cap Dauphin de Grosse-Île, il sera doté d’équipements de refroidissement et d’oxygénation de l’eau, de même que d’un système de douches qui permet de conserver du homard vivant dans des paniers suspendus au-dessus des bassins. «Beaucoup de homards peuvent être placés au-dessus des piscines et ça permet d’augmenter les volumes, explique M. Vigneau. Ça vient optimiser l’espace à sa pleine capacité.»
L’alimentation du vivier de Poisson Frais des Îles en eau refroidie permettra aussi d’assurer un produit de qualité constante auprès de ses clients, selon Christian Vigneau. Il souligne que son vivier de Millerand, dont la construction remonte aux années 1980, n’a pas de tels équipements de refroidissement, ce qui fait que la fraicheur de son eau est amoindrie en été, lorsque la température de la mer augmente. Il n’exclut d’ailleurs pas d’en moderniser ultérieurement les installations.
CONTENTION DE LONGUE DURÉE
De plus, signalons que le vivier de Pointe-Basse sera également pourvu de compartiments individuels de contention. Il s’agit de tubes dans lesquels on isole chacun des crustacés et qui permettent de les garder en dormance sur une période pouvant s’étendre de quatre à six mois; une pratique courante en Nouvelle-Écosse en particulier. «On veut être équipé pour le faire et, dépendamment de la demande du marché, il nous restera à déterminer, quand viendra le temps de dire «est-ce qu’on vend cette semaine ou on attend une autre semaine» quelle décision d’affaires on prend.»
La saison dernière, Poissons Frais des Îles comptait sur les approvisionnements d’une cinquantaine de pêcheurs, contre près de 45 l’année précédente. Christian Vigneau anticipe un nombre encore légèrement supérieur en 2023. Du reste, la construction du vivier de Pointe-Basse sera elle-même créatrice de 12 à 15 emplois additionnels au sein de l’entreprise, qui compte déjà une quarantaine de personnes. Et tandis que pour la première fois cette année, elle a accueilli trois travailleurs saisonniers temporaires originaires du Mexique, d’avril à la fin décembre, son président espère en embaucher près de cinq fois plus le printemps prochain, pour un total de 14.
TRANSFORMATION – page 36 – Volume 35,5 – Décembre 2022 – Janvier 2023
