Comme au Québec, Saint-Pierre-et-Miquelon a été durement touché par le moratoire sur la pêche à la morue imposé en 1992 au Canada et mise, notamment, sur le développement de l’algoculture afin de développer une filière qui sera rentable et surtout pérenne pour diversifier les pêches de l’archipel français. Pour y parvenir, les autorités locales s’appuient sur l’expertise de centres de recherche comme Merinov pour les accompagner dans ce développement.
L’expert et responsable du centre d’expertise en algoculture chez Merinov, Tristan Le Goff, faisait partie de la délégation canadienne qui a participé au 2e Congrès Franco-Canadien sur les Sciences aquatiques qui s’est tenu du 23 au 27 septembre dernier à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Les algues y sont abondantes, mais le défi est de structurer une filière au-delà de la simple production de matière première avec de la valorisation et de la transformation pour créer des emplois stables dans l’archipel français outre-mer.
La France est une pionnière en algoculture, mais Saint-Pierre-et-Miquelon compte développer des espèces d’eau froide comme au Québec, dont la laminaire sucrée. Faire appel à l’expertise de Merinov devenait ainsi un partenariat tout naturel.
«On a un petit train d’avance au Québec sur Saint-Pierre-et-Miquelon où tout est à faire, mais on va être dans les mêmes conditions avec les mêmes espèces, on est donc capables de les aider à construire leur filière», explique le chercheur industriel Tristan Le Goff.
PARTENAIRE ET NON COMPÉTITEUR
Celui qui mène des recherches en algoculture depuis une vingtaine d’années explique que le Québec et Saint-Pierre-et-Miquelon ont tout intérêt à partager leur savoir pour structurer une filière forte et pérenne.
«Actuellement, on importe beaucoup plus d’algues que l’on est capables de produire et si on veut que les industriels se mettent à utiliser de l’algue québécoise ou des algues de Saint-Pierre-et-Miquelon, il faut avoir de la biomasse à notre disposition, donc plus on va produire, plus on va pouvoir développer une industrie florissante dans l’est du Canada», ajoute le chercheur industriel.
Ce 2e Congrès Franco-Canadien sur les Sciences aquatiques réunissait des acteurs et des associations de pêche du Québec, des Îles-de-la-Madeleine et de la France. La région de la Normandie était à l’honneur pour ce deuxième congrès. Ce sont les Îles-de-la-Madeleine qui seront mises de l’avant lors de la prochaine édition qui se tiendra du 27 septembre au 1er octobre 2023.
La participation de Tristan Le Goff à cet événement a été rendue possible grâce à la participation financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
ENVIRONNEMENT – page 31 – Février-Mars 2023