Bien que le plan de relance de la pêche commerciale au sébaste dans l’Unité 1 du golfe du Saint-Laurent respecte la part historique de la province, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, s’en déclare déçu. Le problème c’est que dans le contexte de crise due à la baisse radicale des stocks et quotas de crevette et de turbot, doublée par les moratoires sur le hareng, le maquereau, la plie rouge et la limande à queue jaune, le statuquo dans la répartition par flottille de cette part historique n’est plus adaptée aux besoins du milieu, selon lui.
«Après 3 ans de consultations, le MPO nous démontre, par ce plan, qu’il n’a pas pris en considération les demandes de l’industrie du Québec – demandes que nous soutenons depuis que je suis ministre – dans le partage du sébaste», déplore le ministre du gouvernement Legault.
M. Lamontagne dit faire siennes les revendications des entreprises de pêche et de transformation dont la survie à court et moyen termes est compromise par l’effondrement quasi généralisé des différents stocks du Golfe. À son avis, la reprise de la pêche au sébaste doit profiter au plus grand nombre possible de pêcheurs, et en particulier à ceux qui sont en difficulté. «Il en va, affirme-t-il, de la vitalité socio-économique des communautés côtières qui dépendent des ressources halieutiques.»
On se rappellera qu’une vaste coalition regroupant des pêcheurs côtiers, tant du Québec et des Maritimes que des Premières nations, a laissé entendre ces dernières années qu’elle visait obtenir jusqu’à 50 % du quota de l’Unité 1. Or aux dires d’André Lamontagne, le sébaste n’est pas en soi une panacée. «La pêche au sébaste constitue un débouché pour le secteur qui traverse une période difficile, mais elle ne peut pas être l’unique solution, insiste-t-il. Le fédéral doit rapidement annoncer des mesures de soutien additionnelles pour le secteur.»
Le ministre québécois responsable des Pêcheries se garde cependant d’appuyer spécifiquement la revendication des crevettiers gaspésiens pour un programme de rachat de leur permis, calqué sur celui mis en œuvre lors de l’effondrement des populations de morue. «Le MPO ne peut pas seulement s’appuyer à court terme sur le Fonds des pêches comme mesure de soutien financier, expose simplement André Lamontagne. La principale utilisation du Fonds doit être pour le développement de l’industrie.»
De plus, M. Lamontagne souligne que le MAPAQ a lui-même renouvelé tous ses programmes qui viennent en soutien au secteur des pêches. «Je réitère que nous allons analyser tous les projets qui nous seront soumis», assure-t-il.
ACTUALITÉ – page 06-2 – Volume 37,1 Février-Mars 2024