jeudi, novembre 21, 2024
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Un départ un peu plus lent qu’en 2023 pour les homardiers gaspésiens

La première dizaine de jours de la saison 2024 de capture du homard en Gaspésie s’avère un peu moins fructueuse que la période correspondante de 2023. Si la première journée, le 28 avril, a semblé plaire à pratiquement tous les homardiers, les neuf jours suivants ont donné lieu à des prises plus modestes, en moyenne.

Certains pêcheurs ont signalé des journées venteuses, une eau froide et des courants, bref des éléments normaux pour la fin d’avril et le début de mai, pour expliquer des débarquements encore bons, mais qui ne laissaient pas présager de record, quoiqu’il soit encore tôt dans la saison.

Jeffrey Vautier, un homardier de Shigawake basé au quai de Saint-Godefroi, trouvait quant à lui, lorsque interrogé par Pêche Impact le 7 mai, que les débuts de saison 2023 et 2024 étaient à peu près égaux.

«Il y a une journée où ça a baissé mais ça va encore bien. J’ai eu une journée à 250 livres, samedi (4 mai). Il y avait un courant fort sous la surface de l’eau. Je le voyais parce que mes cages étaient sales. Mais 250 livres en une seule journée, c’est correct. En bas de 100 livres, c’est pas bon. Mais 700 livres, c’est bon. Ma première semaine est comparable à la première semaine de l’an passé», disait-il.

Rencontrés le 28 avril, les homardiers Stéphane Lantin et Marc Lambert, de  Newport, de même que leurs collègues George Skene et John-Daniel Vautier, basés à Saint-Godefroi, étaient tous bien satisfaits de leur première journée, en vertu de captures s’approchant des 1 000 livres, parfois un peu plus.

Roch Lelièvre, président de Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, acheteur et transformateur de homard de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, a calculé après 10 jours de pêche les débarquements des 14 homardiers gaspésiens livrant leurs prises à son usine.

«C’est bon, mais c’est moins bon que l’an passé à la même période. On se compare toujours aux meilleures années. Je vois une baisse de 6 %. Je ne vois pas encore ça comme une inquiétude. Ça peut se replacer», dit-il.

«Les pêcheurs disent que les courants sont forts. Il n’y a pas eu de glace encore cet hiver. Ils (les pêcheurs, lors d’essais scientifiques) ont fait des tests l’an passé et les cages étaient pleines. Il n’est pas parti», rapporte Roch Lelièvre en parlant du homard.

Les premiers échos de ventes étaient bons pour le Québec, mais plus lents ailleurs.

«En début de saison, on travaille dans le frais, sur le marché du Québec, et ça sort. Sur le marché américain, ça brasse. On fait des offres, on reçoit des contre-offres, et ça négocie. Il n’y a rien de stabilisé», souligne M. Lelièvre, notant que l’entreprise vend aussi du homard vivant aux États-Unis.

La transformation s’est amorcée à l’usine de Sainte-Thérèse-de-Gaspé essentiellement à compter du 6 mai, donc à l’aube de la deuxième semaine de capture en Gaspésie.

«On s’est concentré dans le vivant et le frais cuit au cours de la première semaine. La pêche au Nouveau-Brunswick est commencée depuis dimanche. On fait juste de la transformation avec nos achats de homard au Nouveau-Brunswick», précise-t-il.

Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan achète les prises de 40 homardiers du nord-est du Nouveau-Brunswick. «J’en achète aussi à l’Île-du-Prince-Édouard, mais par des intermédiaires, pas directement auprès des pêcheurs», explique Roch Lelièvre.

La direction de l’entreprise compte transformer entre 3,5 et 4 millions de livres de homard à son usine, où travaillent 230 personnes, dont une partie de main-d’œuvre mexicaine. «Avec tous les frais d’exploitation, ça prend du volume pour rentabiliser une usine», dit-il.

En 2023, Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan a transformé 4,2 millions de livres de homard. Une répétition de ce volume dépendra beaucoup des livraisons de homard en provenance du Nouveau-Brunswick, mais aussi, à un moindre degré, de celles des Gaspésiens, puisque leurs débarquements prennent graduellement le chemin des lignes de production à mesure que la saison avance et que le marché du homard vivant ralentit.

PRIX NON FIXÉS

Le 7 mai, le prix qu’allaient recevoir les homardiers gaspésiens n’était pas encore arrêté, considérant qu’il s’aligne depuis plusieurs années sur celui des Îles-de-la-Madeleine, où les premiers débarquements n’ont eu lieu que le 6 mai. Le prix versé aux homardiers madelinots est déterminé par une moyenne de prix payés sur les marchés, après un passage dans une équation comptable.

Entretemps, les homardiers gaspésiens ont reçu un prix de base 7,50 $ pour la première semaine.

«Il n’y a rien de stabilisé encore. On s’est mis à 8 $ cette semaine comme prix de base. Le prix (ajusté selon ce qui sera payé aux Madelinots) sera un peu plus que ça. L’ajustement de la première semaine sera à 8 $ aussi», spécifie M. Lelièvre.

Son entreprise exportera de nouveau vers l’Europe et l’Asie en 2024 «si on s’entend sur les prix. Ils sont acheteurs si les prix sont là. Le dollar est favorable aux exportations, à 1,35 $ (par dollar américain)», souligne-t-il.

Chez E. Gagnon et Fils, un acheteur de homard et une usine également située à Sainte-Thérèse-de-Gaspé, le vice-président Bill Sheehan voit aussi un bon départ en matière de volume des prises. Cette compagnie est le plus grand acheteur de homard de la Gaspésie, en vertu de l’acquisition des prises d’une cinquantaine des 155 détenteurs de permis de la région.

«C’est un bon départ; ça a baissé un peu après la première journée, mais après 11 jours (de débarquements), on se rapproche des prises de l’an passé. J’en ai de partout, du homard, de tous les secteurs. Je n’ai pas calculé les prises pour les comparer à l’an passé. S’il y a eu une petite baisse, c’est la météo qui a fait ça. En avril, il vente. L’autre bord du rocher (dans le secteur de Cannes-de-Roches vers l’est), il y a des jours où les homardiers n’ont pas pêché», signale Bill Sheehan.

Bien que la firme E. Gagnon et Fils pourrait vendre davantage sur le marché du homard vivant jusqu’à la fin de la saison, la période de transformation était déjà commencée le 8 mai.

«De notre côté, c’est une décision administrative. Je n’ai plus assez de crabe pour faire travailler tout le monde. Je pourrais vendre plus de homard vivant, mais si on veut garder tous nos travailleurs à l’usine, il faut transférer la production graduellement du crabe vers le homard», précise M. Sheehan.

Selon le volume des prises en 2024, le vice-président de l’usine E. Gagnon et Fils prévoit acheter entre 5 et 7 millions de livres de homard et en vendre environ 2 millions de livres sur le marché des produits vivants.

«J’en achète très, très peu en dehors de la Gaspésie», dit-il, rappelant que l’entreprise achète aussi 8 millions de livres de crabe des neiges cette année.

Bill Sheehan prévoit un retour au calme sur les marché après la fête des Mères, le 12 mai, comme c’est le cas chaque année, mais d’autres fêtes viennent redonner de la vigueur à l’écoulement des produits, comme la fête des Pères, la fête nationale du Québec, la fête du Canada et la fête de l’Indépendance américaine, tout ça entre la mi-juin et le 4 juillet.

Les produits comme la chair et les queues de homard s’écoulent généralement bien aux États-Unis, mais il a remarqué, comme Roch Lelièvre, une réaction plus lente cette année de la part des acheteurs américains, du moins en date de la première dizaine de jours de mai.

«C’est plus lent cette année aussi en Europe et en Asie. Ça placote, mais on n’a pas encore d’ententes», résume Bill Sheehan.

Comme Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, la firme E. Gagnon et Fils a aussi ajouté son prix de base aux homardiers à l’aube de la seconde semaine, de 7,50 $ à 8 $ la livre, en attendant le prix des Îles-de-la-Madeleine, prévu pour le 13 ou le 14 mai. Le prix de 8 $ est également rétroactif à la première semaine de capture.

LA GASPÉSIE – page 6 – Volume 37,2 Avril-Mai 2024

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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