mardi, janvier 14, 2025
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La déception demeure vive depuis l’abandon de la Zone d’innovation de l’économie bleue

Presque deux mois après avoir appris du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) que l’Est-du-Québec n’obtiendrait pas la désignation espérée de Zone d’innovation de l’économie bleue, la déception demeure vive au sein du conseil d’administration de l’organisme La Zone bleue.

Depuis plus de quatre ans, le projet ralliait les villes de Rimouski et de Grande-Rivière vers un objectif commun : mettre en valeur l’économie bleue par l’utilisation durable des ressources marines pour stimuler la croissance économique. Par le fait même, la Zone bleue visait l’amélioration des moyens de subsistance et les emplois qui découlent du secteur maritime, tout en s’assurant de la santé des écosystèmes marins.

Évoquant le contexte budgétaire, Québec justifie sa décision par le manque d’investissements privés ainsi que par les problèmes de gouvernance survenus chez Novarium de Rimouski et la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER).

Le député de Gaspé a décliné notre demande d’entrevue. «Étant en attente de réponses de plusieurs ministères concernés, M. Stéphane Sainte-Croix préférerait reporter l’entrevue à une date ultérieure», a fait valoir son bureau par courriel.

Les retombées pour la région étaient estimées à environ 756 millions $. Les investissements privés s’élevaient à quelque 50 millions $. «Les pertes en matière d’opportunités sont de 350 à 500 millions $», calcule le vice-président de la Zone bleue, David Courtemanche.

Surprise

M. Courtemanche se dit surpris de la raison évoquée par Québec concernant le manque d’investissements. «C’est un peu étonnant parce qu’il y a des joueurs internationaux majeurs qui faisaient partie de l’équation, exprime le vice-président de l’organisation. Ils n’avaient pas encore confirmé leur investissement pour différentes raisons légales ou administratives. Mais ça s’en venait. On était sur la bonne voie.» Amar Seafood et AquaBoréal figuraient parmi ces gros joueurs.

Pour le directeur général de Merinov, c’est d’autant plus désolant que le Québec n’est pas en avance, selon lui. «On n’a pas de grosses entreprises du type de Boeing dans le domaine de l’économie bleue. De la manière dont le projet était monté, ce n’était pas axé sur une compagnie majeure qui allait investir un demi-milliard $. C’était une meilleure stratégie d’axer le projet sur des initiatives plus modestes.»

Le maire de Grande-Rivière et administrateur de la Zone bleue a lui aussi été surpris. «Malgré ce qui est arrivé à Rimouski chez Novarium et la SOPER, on s’était fait dire que ça ne nuirait pas au dossier, raconte Gino Cyr. Il était monté et scellé. On avait la note de passage et il était sur le bureau du ministre.»

Déception

Si Gino Cyr se dit déçu, c’est aussi parce qu’un écosystème était déjà en place pour l’obtention d’une Zone d’innovation de  l’économie bleue : l’École des pêches et d’aquaculture du Québec, Merinov, les principaux industriels de la transformation du crabe et du homard ainsi que les principales associations de pêcheurs. «La désignation de zone nous aurait permis d’avoir un budget de fonctionnement d’un mil-lion $ par année pendant cinq ans pour engager une ressource qui aurait travaillé avec l’écosystème pour créer une synergie. Là, tout le monde va travailler de son côté.»

David Courtemanche partage cette déception. «C’est un projet qui a été développé sur plusieurs années. Il y a une dizaine de partenaires et d’intervenants qui ont appris à travailler ensemble et qui ont réussi à développer un projet porteur qui allait amener le Québec ailleurs dans le domaine de la mer, des biotechnologies marines, de la pisciculture, de la pêche, du transport maritime. C’était inusité.»

Selon lui, la principale conséquence de cette décision gouvernementale est la démotivation. «Les gens y croyaient beaucoup. Maintenant, ils se replient sur eux-mêmes. Ils vont travailler chacun de leur côté et non plus en groupe.»

Selon le dirigeant de Merinov, une collaboration d’une telle envergure était une première. «C’est un projet qui aurait pu mettre le Québec sur la carte du monde. On aurait pu dire aux entreprises étrangères que c’est au Québec que ça se passe! Ça aurait été intéressant pour des entreprises de venir investir ici et de pouvoir dire qu’elles auraient fait partie d’un écosystème qui est complet, actif et dynamique, leur permettant d’aller plus loin. Le Québec a manqué une belle occasion!»

Un besoin

S’il n’y a pas de désignation de zone bleue, il n’en demeure pas moins que la nécessité est là, de l’avis de M. Courtemanche. «On a besoin, au Québec, d’avoir une entité qui rayonnerait dans l’économie bleue et qui permettrait aux différents acteurs d’avoir un agent liant, une coordination à plus haute échelle pour travailler ensemble.»

M. Cyr souligne que le développement de cette zone s’inscrivait dans une vision de 5 à 15 ans. «La Zone bleue, c’était porteur pour l’industrie des pêches. En réalité, c’était l’opportunité d’avoir une certaine reconnaissance et de s’assurer d’avoir le levier économique du MEIE et d’Investissement Québec pour supporter le déploiement des projets qui avaient été identifiés.»

Repositionnement

À partir de maintenant, David Courtemanche croit que le projet devra se repositionner. «Qu’est-ce qu’on fait avec l’organisme qui avait été créé? Est-ce qu’on maintient quand même cette organisation active, le temps de continuer à développer un projet porteur et que, dans quelques années, les conditions économiques et politiques permettent l’établissement d’une réelle Zone bleue au Québec? Ce serait dommage de perdre tout ça et de devoir repartir à zéro dans deux ou trois ans.»

Pour sa part, Gino Cyr estime que tout le travail qui a été effectué n’est pas perdu. Dans une lettre qu’il a reçue du sous-ministre adjoint du ministère de l’Économie et de l’Innovation, Alexandre Vézina, il a appris que Québec soutiendrait deux projets porteurs. «C’est un prix de consolation, laisse tomber M. Cyr. On n’est plus dans un processus de Zone d’innovation mais plus de projets porteurs. Donc on aimerait mettre en place un carrefour d’innovation marine. Le projet est plus modeste mais on a un plan d’affaires élaboré.»

David Courtemanche déplore que «des barrières géographiques soient remises, que des pôles soient recréés artificiellement». «C’était notre ancienne façon de faire. On est à 1 % de ce qu’on aurait pu faire. Mais c’est là-dessus qu’on a du contrôle et qu’on va travailler.»

Dans les prochains mois, une firme ou un consultant pourrait être mandaté afin de soutenir l’organisation dans le développement de ce projet. «On va continuer à travailler ensemble, prévoit M. Courtemanche. Il y a un grand dynamisme du côté des organisations impliquées. Mais ça aurait plus d’impact si c’était à l’intérieur de la Zone bleue!»

REPÈRE – page 21 – Volume 37,5 Décembre 2024 – Janvier 2025

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