Le directeur général de Fruits de mer Madeleine, de l’Étang-du-Nord, Jean-Yves Cyr, prend sa retraite après 36 ans de carrière au sein de l’industrie de la pêche. Diplômé en administration de l’Université du Québec à Rimouski, il a pris les rênes de la Coopérative de Gros Cap en 1981, à l’âge de 25 ans.
DE TRÈS BONNES ANNÉES
L’entreprise est, par la suite, devenue Pêcheries Gros-Cap, qu’il a dirigée jusqu’en 2009. Ces années ont notamment été marquées par le développement de produits de deuxième et troisième transformations de même que par une reconnaissance des Mercuriades, de la Fédération des chambres de commerce du Québec, puis du Salon de l’Alimentation.
«Il y a eu la construction de la nouvelle usine, il y a eu des agrandissements au cours des années; plusieurs agrandissements, rappelle M. Cyr. Il y a eu la Factrie, qui était à l’époque un petit comptoir pour vendre le homard; alors je pense que cela, ç’a été bien apprécié. La Factrie, au cours des années, est devenue quand même un restaurant qui était très connu! Les gens partaient de Montréal et c’était : on s’en va aux Îles, puis on va aller à la Factrie en arrivant! Et, malheureusement ç’a été fermée depuis, mais on a connu de très bonnes années.»
«Il y a eu aussi la construction d’un vivier à Havre-aux-Maisons […], un bon vivier qui opère encore aujourd’hui, poursuit l’industriel madelinot. On avait construit un fumoir, il y a eu la reprise du hareng dans les années 2000. […] Il y a eu beaucoup de choses qui se sont faites dans ces années-là. C’était une année après l’autre et on y allait avec des projets d’investissements. Et je pense que ça a quand même bien été!»
UNE FUSION À OUBLIER
Puis, a suivi la création de Cap-sur-Mer, issue de la fusion de Pêcheries Gros-Cap avec Madelimer, en 2009. Jean-Yves Cyr admet en garder un souvenir amer. «La fusion, c’est pour moi les seules années sombres que je me souvienne [sic] et j’ai préféré oublier ces moments-là, parce qu’on n’a pas eu les résultats qu’on nous promettait au départ.»
Quant à son passage à la barre de Fruits de Mer Madeleine, il a, entre autres, mené à l’ouverture d’une poissonnerie et à l’achat du homard vivant à grande échelle. L’usine de l’Étang-du-Nord a aussi diversifié sa production jusque-là limitée au crabe des neiges, avec l’ajout de lignes de transformation du crabe commun, du crabe araignée, de la palourde et du buccin.
À ce propos, M. Cyr se désole que le buccin fasse encore faux bond aux pêcheurs pour une troisième année consécutive. Il explique que l’absence d’approvisionnements prive de travail deux douzaines d’employés de juillet à novembre. «C’est décevant, laisse-t-il tomber. Un moment donné on va avoir la réponse : pourquoi il n’y a plus de buccin? Où est-ce qu’il s’est déplacé? Est-ce qu’il y a eu des changements climatiques qui font que le buccin n’est pas là? Mais, pour les autres espèces, je pense qu’il y a quand même des bonnes années qui s’en viennent encore.»
ENFIN LIBRE
Cela dit, l’industriel madelinot se déclare heureux de prendre enfin sa retraite, après avoir dû la repousser l’automne dernier. «Ça fait quand même beaucoup d’années que je m’occupe de la transformation en saison. Et, hors-saison, quand tout le monde est en vacances, bien, c’est la préparation, la réparation, l’achat d’équipements pour la saison suivante. Alors, j’ai besoin, peut-être, de me sentir un peu plus libre!»
C’est le président de Fruits de Mer Madeleine, Claude Poirier, qui assume la direction générale par intérim de la production 2016, laquelle se prolongera jusqu’à la fin novembre. Il est appuyé de Pierre Déraspe, au titre de directeur adjoint.
Réf.: TRANSFORMATION – page 24 – Volume 29,4 – Aout – Septembre 2016