L’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) est en mode transition depuis le 9 décembre dernier, avec l’embauche d’un directeur général adjoint en la personne de Serge Fortin. Il succédera à Jean-Paul Gagné au titre de directeur général, au terme d’un apprentissage de quatre mois. M. Gagné, qui a soufflé ses 80 bougies en 2023, devrait ainsi officiellement prendre sa retraite à la fin mars.
Détenteur d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), M. Fortin œuvrait jusque-là en tant que directeur du développement des affaires et des soumissions pour Commissionnaires du Québec. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif offrant des services spécialisés dans le domaine de la sécurité. L’homme originaire de la Vieille Capitale dit avoir été attiré par la description de tâche du poste de DG de l’AQIP.
«Quand j’ai eu l’occasion de discuter avec M. Gagné de ses fonctions, je trouvais intéressants les défis qui se présentaient, relate-t-il. J’ai déjà occupé un poste de DG dans le secteur de l’aviation pendant 15 ans, par le passé et, étant quelqu’un qui a en quelque sorte toujours œuvré dans le développement des affaires, je trouvais intéressant de défendre les intérêts des industriels de la pêche. Il faut aussi dire que le siège social des Commissionnaires est à Montréal et que moi, je suis de Québec. Donc le fait que le bureau de l’AQIP soit à Québec, ajoutait à mon attrait pour le poste.»
On se rappellera que l’AQIP avait déjà trouvé un successeur à M. Gagné, en janvier 2024. Or le candidat retenu, Michel Paradis, avait abruptement remis sa démission cinq mois plus tard, suite à une tournée de familiarisation dans les différentes régions du Québec maritime. «Peut-être que ça ne lui plaisait pas. Je ne sais trop. J’en ai été le premier surpris!», raconte celui qui dirige les destinées de l’organisation depuis plus de 30 ans.
Défis
Participation à une rencontre du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) sur sa politique bioalimentaire, étude des conventions de mise en marché liant les membres de l’AQIP aux différentes flottilles de pêche, et réunion du Comité consultatif de gestion de la crevette nordique sont autant d’activités que Jean-Paul Gagné avait prévues d’entrée de jeu, pour familiariser sa nouvelle recrue avec l’industrie de la transformation des produits marins. S’en est suivie la tenue du congrès annuel de l’AQIP, les 14, 15 et 16 janvier, sous le thème Les défis de l’industrie de la pêche en 2025.
«Avec tout ce qui se passe avec les changements climatiques, la baisse des quotas, le baisse des ressources crevette et turbot : ça va durer combien de temps? On ne le sait pas. Qu’est-ce qu’on fait pour garder les emplois dans ces domaines-là?, expose Jean-Paul Gagné. Il y a eu, par exemple, des expériences qui ont été tentées en 2024, chez ceux qui transforment encore la crevette : La Crevette du Nord Atlantique à l’Anse-au-Griffon et Les Pêcheries Marinard à Rivière-au-Renard. Ils ont commencé à transformer de la crevette qui venait de la Norvège, où elle est congelée en mer. On la dégèle, on la cuit et on la décortique dans nos usines, puis on la met en marché. Mais est-ce que c’est rentable? Est-ce viable? C’est tout ça qu’il faut regarder.»
Serge Fortin admet d’ailleurs qu’il n’avait pas conscience de l’ampleur des impacts environnementaux sur le secteur des pêcheries, jusqu’à ce qu’il participe à sa première réunion sur la gestion du stock de crevette de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. «De réaliser que l’environnement est un défi majeur pour l’industrie, ça été, personnellement, une constatation nouvelle. J’ai pu apprendre rapidement qu’il y aurait à cet effet des enjeux majeurs à court terme. Au niveau des nouvelles technologies, aussi.»
NOMINATION – page 31 – Volume 38,1 Février-Mars-Avril 2025