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Élevage de moules dans la Baie de Plaisance aux Îles-de-la-Madeleine : un effet positif sur plusieurs espèces marines

L’élevage de moules a une incidence positive sur l’abondance de plusieurs espèces marines, dont le homard, le crabe et les étoiles de mer. C’est ce qui ressort d’une étude menée dans la Baie de Plaisance, aux Îles-de-la-Madeleine, par l’Université Laval en collaboration avec Pêches et Océans Canada (MPO) en 2014 et dont certaines des conclusions ont été publiées en mai dans la revue Frontiers in Marine Science. Un des volets de la recherche avait déjà fait l’objet d’une première publication en 2015, dans le journal Aquaculture and Environment Interactions.

Le chercheur en océanographie Philippe Archambault, professeur au département de biologie de l’université, explique que les travaux menés en plongée ont démontré que les homards, par exemple, étaient plus nombreux dans un certain rayon à l’intérieur des zones d’élevage. «C’est très difficile de démontrer combien il y en a dans un autre secteur versus les sites aquacoles, mais en tout temps, plus on s’éloignait de la ferme aquacole, moins on avait des homards ou des crabes. À un ou deux kilomètres des sites, il n’y avait déjà plus d’effet. L’effet est très localisé.»

La recherche aux Îles-de-la-Madeleine faisait suite à des travaux similaires initiés à l’Île-du-Prince-Édouard, où les sites mytilicoles sont nettement plus nombreux que dans l’archipel. «On a même fait ces études-là dans les lagunes, indique le chercheur de l’Université Laval. On utilise des méthodes très standardisées et à chaque fois, ça venait appuyer l’effet positif. Il y a avait un halo autour de la zone qui était positive pour ces espèces-là.»

DOUBLE HYPOTHÈSE

Les chercheurs se sont penchés sur deux hypothèses pour expliquer cette abondance de homard sur les sites aquacoles, dont l’attraction qu’exercent les nutriments provenant des élevages de mollusques en suspension. «Parce qu’il arrive parfois, lors d’une tempête ou lors de certains événements, que des grappes de moules se détachent et tombent sur le fond, expose M. Archambault. C’est un peu comme si le homard, un prédateur de moules, avait son habitat en bas et qu’il avait un garde-manger au-dessus de sa tête.»

Dans un second temps, on s’est penché sur la présence des blocs de béton qui servent d’ancrage aux filières de moules. L’océanographe explique qu’on a constaté qu’ils servent aussi d’abri aux crustacés. «Ça nous a permis de démontrer que c’était davantage les blocs de ciment qui attiraient les homards, raconte Philippe Archambault. Du moment qu’on avait un bloc, il y avait un homard; un peu comme un récif artificiel. Et par la suite, c’était juste un bonifié du fait qu’il avait de la nourriture au-dessus de lui! Il avait donc les deux en même temps et ça ne pouvait qu’être positif.»

REDORER LE BLASON

Le chercheur de l’Université Laval explique que l’étude a d’ailleurs été conduite afin de redorer le blason de l’aquaculture, dont les perceptions sont à priori négatives, à son avis. «Dès qu’il y a des activités humaines en milieu marin, on n’y voit que du négatif, dit-il. Notre objectif était donc d’avoir une vision plus globale sur les effets de l’aquaculture. On s’est dit : allons voir l’effet, mais pas uniquement sur ce qu’on sait être négatif, mais aussi sur les effets positifs potentiels.»

M. Archambault précise que l’expertise du MPO et de son équipe, en la matière, a également été sollicitée ailleurs dans le monde, tel qu’en France et à Tahiti. «Et, à chaque fois, on avait la même observation que certaines espèces étaient toujours plus abondantes, et souvent des espèces à valeur commerciale, comme le homard dans nos eaux à nous. Et quand on travaillait à l’Île-du-Prince-Édouard, les pêcheurs de homard, eux, étaient tout contents qu’il y ait de l’aquaculture parce qu’ils mettent parfois leurs cages quasiment dans le pourtour des sites aquacoles. C’est comme s’il y avait un beau nid, une belle zone de protection remplie de homard.»

À l’époque de la recherche dans la Baie de Plaisance, l’entreprise Les Cultures du large y exploitait 80 filières de moules. Depuis les pertes occasionnées par la prédation par les canards de mer, cette production a été réduite à une dizaine de filières, pour être largement remplacée par des structures d’élevage d’huîtres. «Si on se fie aux études qu’on fait, donc avec le bloc de béton, nécessairement, c’est le bloc qui est l’avantage pour les crabes et les homards. Donc, on peut s’attendre qu’on va avoir, avec les élevages d’huîtres, au moins quelque chose d’assez similaire, d’attirant pour les homards qui sont des espèces cryptiques, c’est à dire qui aiment se cacher», avance Philippe Archambault.

MYTILICULTURE – Volume 35, 3 – Juin-Juillet-Août 2022

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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