La main de mer palmée, aussi connue sous le nom d’algue rouge ou dulce, connait une forte popularité sur les marchés. Un étudiant et son enseignant travaillent sur des techniques de reproduction de celle-ci afin de réduire la pression sur les écosystèmes par sa récolte. Tristan Reesor étudie l’aquaculture à l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec à Grande-Rivière (ÉPAQ). Accompagné par son enseignant, le chercheur Éric Tamigneaux, il a effectué une série d’expériences sur la main de mer palmée afin de trouver un moyen de la cultiver. Le projet en est à ses premières étapes, c’est-à-dire trouver les moyens les plus appropriés pour faire sporuler la plante. «Il faut lui faire subir une série de stress pour qu’elle commence à se reproduire. Nous avons donc effectué des séries de dessiccations à différentes températures pour trouver les conditions idéales pour que l’algue entre en mode de reproduction», soutient Tristan Resesor. L’algue a été séchée et replongée dans l’eau à différentes températures pour l’inciter à émettre ses spores. Le projet de recherche collégial a été présenté à l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) en mai dernier
À PROPOS DE L’ALGUE ROUGE
L’étudiant de l’ÉPAQ est convaincu de l’intérêt de l’algue rouge, puisque celle-ci connait une forte demande sur les marchés. «On la trouve ici sur nos côtes, en Gaspésie. C’est une excellente algue comestible qui est très riche en protéines, en minéraux et en vitamine B12. On peut la manger crue, mais elle est souvent séchée en croustilles. On la surnomme aussi bacon de mer, parce que quand on la fait cuire, elle a un goût qui s’apparente au jambon ou au bacon», dit-il.
APPROVISIONNER LES MARCHÉS
«Présentement, le seul moyen de combler la demande est la cueillette sauvage. Alors on veut trouver un moyen de cultiver la main de mer palmée en bassin à l’intérieur, à l’année», souligne Tristan Ressor. Pour ce faire, la prochaine phase du projet de recherche consistera à fixer les spores obtenues sur des câbles pour pouvoir ensuite les placer sur des filières en mer et obtenir des plantes adultes. Selon lui, arriver à cultiver de grandes quantités de cette algue permettrait de réduire de beaucoup la pression sur les écosystèmes, générée par la demande qui mène à une récolte massive.
LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE INTÉRESSÉE
Tristan Reesor rapporte que sa présentation au congrès de l’ACFAS a suscité de nombreuses questions. «Même dans la communauté scientifique, ce n’est pas tout le monde qui savait que les algues se mangent. Mais les algues il y en a dans plein d’aliments. La gélatine d’agar agar vient des algues, l’algue nori se trouve dans le sushi, la saccharine vient des algues comme la lactaire, on trouve des algues dans beaucoup d’aliments. […] Ce qui est bien avec la dulce, c’est son goût extraordinaire.»
AQUACULTURE – page 23 – Volume 32,4 Septembre-Octobre-Novembre 2019