samedi, décembre 21, 2024
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La présence du parasite porteur de la maladie MSX dans les Maritimes loin d’être prise à la légère aux Îles-de-la-Madeleine

Avec une dizaine de millions d’huîtres en élevage aux Îles-de-la-Madeleine, la présence du parasite porteur de la maladie MSX dans les Maritimes, à l’Île-du-Prince-Édouard en particulier, n’est pas prise à la légère. Cette province représentait jusqu’ici la deuxième source en importance pour l’approvisionnement en huîtres juvéniles de l’ensemble des ostréiculteurs québécois. Et, bien qu’elle ne présente aucun risque pour la santé humaine ni pour la salubrité des aliments, la maladie dite de la sphère X multinucléée inconnue, causée par le parasite Haplosporidium nelsoni, peut entraîner des taux de mortalité de 90 % – 95 % chez les mollusques parasités.

Pour Christian Vigneau, président des Cultures du Large qui produit l’huître Trésor du Large, la question n’est pas tant de savoir si, mais quand la MSX se propagera dans l’archipel. «On est un petit peu vent d’boutte avec ça, déclare-t-il. Ça nous préoccupe énormément, quoi qu’on soit quand même chanceux parce qu’on n’en a pas encore décelé ici. Mais c’est à nos portes, là.»

De son côté, Carlo Éloquin, dirigeant de l’entreprise Grande-Entrée Aquaculture, raconte qu’il avait justement acheté un petit lot de mollusques juvéniles de l’Î.-P.-É., deux mois avant que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en rapporte la détection le 11 juillet dernier. «Les quantités transférées étaient quand même sans importance, assure-t-il. Et je n’ai pas eu de mortalité, alors je ne m’y suis pas trop attardé. On n’a pas trop fait de vague avec ça parce c’est quand même le Nouveau-Brunswick qui est ma principale source d’importation.»

Cela dit, il faut quand même savoir que les importants taux de mortalité dus au  parasite Haplosporidium nelsoni surviennent lorsque les huîtres ont deux ans. «La maladie MSX empêche les huîtres de prospérer, par exemple, en diminuant leur taux de croissance et en augmentant leur taux de mortalité, nous informe à ce propos l’ACIA par courriel. Le cycle de vie du parasite n’est pas connu, mais les mesures de biosécurité et la surveillance des signes de la maladie dans les parcs à huîtres ou les sites de location, de même qu’au sein d’autres activités, peuvent contribuer à  limiter les répercussions des agents pathogènes.»

Sur pied d’alerte

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), admet que la présence de la maladie dans la province voisine met l’industrie ostréicole de l’archipel sur un pied d’alerte. «Dans les jours qui ont suivi la détection du parasite à l’Î.-P.-É., tous les permis de transfert d’huîtres de cette province vers d’autres régions, dont les Îles-de-la-Madeleine, ont été révoqués par Pêches et Océans Canada (MPO) et ce, afin d’éviter de propager la maladie dans de nouveaux secteurs, nous écrit le MAPAQ. Ainsi, nos ostréiculteurs québécois ne comptent maintenant plus que sur les producteurs du Nouveau-Brunswick pour assurer leur approvisionnement.»

D’ailleurs, toujours selon le MAPAQ, il n’existe aucun traitement pour lutter contre le parasite. La prévention, par la restriction des déplacements d’huîtres contaminées, est donc l’une des seules façons de contrôler la maladie. Afin d’en limiter la propagation, l’ACIA a notamment déclaré ce qu’on appelle des zones de contrôle primaire (ZCP) un peu partout autour de l’île.

«Une ZCP est une zone définie où la présence de la maladie a été signalée ou confirmée et elle a été déclarée en vertu des pouvoirs conférés par la Loi sur la santé des animaux, fait valoir l’agence fédérale. Les déplacements d’animaux désignés – en l’occurrence les bival-  ves -, d’objets tels que les bateaux et le matériel, et de plantes marines ayant été en contact avec des huîtres et susceptibles de propager la maladie, ne peuvent être effectués à l’intérieur ou à l’extérieur d’une ZCP qu’avec un permis délivré par l’ACIA.»

De plus, d’autres sites ont été placés en quarantaine à titre temporaire dans le cadre des activités de dépistage de l’ACIA. Des contrôles supplémentaires des déplacements, comme l’ajout de ZCP, peuvent aussi être mis en place pour ces sites si la présence de la maladie MSX est confirmée. «Ces actions s’inscrivent dans le cadre de l’approche intégrée Une seule santé du gouvernement du Canada, qui vise à préparer, à détecter et à gérer les maladies animales», nous dit-on.

Précautions

L’ACIA ajoute que le signalement d’échantillons suspects à Spence Cove, au Nouveau-Brunswick, au début novembre, lui a permis non seulement d’y confirmer la présence de MSX, mais aussi d’une seconde maladie, «dermo» ou perkinsose causée par Perkinsus marinus, qui est également dommageable pour les huîtres. «Une quarantaine a été mise en place dans la région de Spence Cove, interdisant le déplacement des huîtres, nous indique l’ACIA qui poursuit des activités de traçage et d’analyse des mollusques pour avoir une meilleure idée de la présence des deux maladies dans la région. Les ostréiculteurs des Îles-de-la-Madeleine, ou ailleurs au pays, ne peuvent pas se procurer des huîtres provenant d’une zone en quarantaine.»

D’autre part, Carlo Éloquin fait remarquer, qu’avant même l’avènement de la maladie MSX à l’Île-du-Prince-Édouard cet été, tous les aquaculteurs étaient déjà tenus de soumettre des échantillons hebdomadaires de mollusques à l’ACIA pour fins d’analyses, afin de prévenir la propagation de tout agent pathogène. Quant à Christian Vigneau, il note que la maladie n’affecte présentement que les huîtres des gisements sauvages qu’on retrouve sur le fond marin des baies de la province, plutôt que celles en suspension dans les structures d’élevage. Les pertes commerciales liées à ces mollusques atteints, que l’on récolte à l’aide de râteaux, sont encore  limitées pour l’instant, relève l’ostréiculteur madelinot.

«Et puis il reste qu’aux Îles, on est quand même dans un milieu un peu différent. Ici, on évolue dans un milieu plus ouvert par rapport à ce qu’on connaît là-bas, où ils opèrent dans des embouchures de rivière, expose-t-il. Et si on se compare aux dernières années, avec l’arrivée du crabe vert, [une espèce envahissante destructrice des écosystèmes], on s’en est quand même bien sorti. Du moins, jusqu’à maintenant, parce qu’on sait qu’il peut y avoir d’autres épisodes. Alors on regarde ça d’un œil très attentif, c’est certain.»

«L’important c’est qu’il n’y ait pas de propagation, et qu’il y ait des tests qui continuent à se faire pour justement éviter le plus possible la transmission de cette maladie-là d’une zone maricole à une autre», conclut Sylvain Vigneau, président du Regroupement des mariculteurs du Québec (RMQ).

Les plus récentes informations de l’ACIA sur les contrôles de mouvements d’animaux désignés, d’objets et de plantes marines susceptibles de propager la maladie MSX sont disponibles sur son site Internet à l’adresse https://inspection.canada.ca/fr/sante-animaux/animaux-aquatiques/maladies/maladies-declarables/sphere-x-multinuclee#a2.

MARICULTURE – pages 28-29 – Volume 37,5 Décembre 2024 – Janvier 2025

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helene.fauteux@icloud.com'
Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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