La mise à l’eau des cages pour la saison 2023 de pêche au homard des Îles-de-la-Madeleine est prévue pour le samedi 6 mai. La première levée de la saison se ferait donc le lundi 8, puisque les Madelinots ne pêchent pas le dimanche, par mesure de conservation de la ressource. Ces dates découlent du plus récent plan de gestion intégrée de la pêcherie (PGIP), adopté en 2017 et qui stipule que «la date d’ouverture est fixée au lundi le plus près du 10 mai, avec l’autorisation de tendre les casiers le samedi précédent».
«Ces dates sont à confirmer selon le protocole d’ouverture qui prend en considération les conditions de dragage et les conditions météo explique le directeur de secteur du ministère des Pêches et des Océans (MPO), Cédric Arseneau, qui précise que le sujet figure à l’ordre du jour de la prochaine réunion annuelle du comité qui se tiendra le jeudi 9 mars. Un avis aux pêcheurs sera émis afin de confirmer la date d’ouverture de la saison.»
D’ailleurs, toujours selon le PGIP de la pêche au homard de la zone 22 de l’archipel madelinot, une ordonnance de modification permet de varier la date d’ouverture en fonction des recommandations du comité consultatif local. Entre 2003 et 2016, par exemple, elle était fixée au lundi le plus près du 6 mai. «Le Plan de gestion intégrée des pêches sera mis à jour à l’automne, à la suite d’ateliers de travail entre le MPO et l’industrie», nous précise-t-on à la direction régionale du MPO à Québec.
D’autre part, le fait saillant de la réunion annuelle du comité sera sans contredit la présentation, par le biologiste Benoît Bruneau de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), du nouvel avis scientifique sur l’état du stock de l’archipel madelinot. On se rappellera que le dépôt de son rapport d’évaluation triennal pour la période 2019-2022 était initialement attendu pour l’an dernier, mais avait dû être reporté en raison d’une contrainte de temps liée à la pandémie de COVID-19. Avec des prises records de près de 15 millions de livres enregistrées l’an dernier, on s’attend à ce que tous les indicateurs d’abondance et de recrutement soient au vert.
De plus, la gestion des fermetures de zone de pêche comme mesure de protection des baleines noires menacées d’extinction sera aussi à l’avant-plan des discussions. Le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI) reviendra notamment à la charge pour que le MPO assouplisse son protocole de fermeture, afin de favoriser une meilleure cohabitation entre les mammifères et la flottille de pêche, fait valoir son président, Charles Poirier.
«Il faut protéger nos zones de pêche pour ne pas qu’il y ait de fermeture dans le temps de la pêche au homard, insiste-t-il. On va revenir sur les propositions qu’on avait faites au MPO il y a déjà un an. C’est-à-dire de mettre notre bateau – le RPPCI – à contribution, pour suivre les baleines qui entreraient dans le secteur jusqu’à ce qu’elles en sortent. On veut aussi un délai d’au moins 48 heures plutôt que 24, entre le signalement d’une baleine et la fermeture de zones – donc deux survols – pour voir si elle a «clairé» du secteur. Parce qu’on sait que présentement ils ferment les zones et que la baleine est partie!»
Le Comité consultatif de gestion du homard de la zone 22 des Îles est composé de représentants des pêcheurs, de représentants des acheteurs et producteurs locaux nommés par l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), de même que de fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et du MPO.
LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 10 – Février-Mars 2023
