Le projet de Zone d’innovation de l’économie bleue, mis de l’avant par la Corporation de développement économique de Grande-Rivière et la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), a franchi une étape importante. Selon le maire de Grande-Rivière, Gino Cyr, le dossier est maintenant complet.
«À partir du mois de novembre, on a travaillé en mode collaboration avec la SOPER, comme demandé par le gouvernement du Québec, parce qu’on avait chacun un projet dédié au secteur des pêches, raconte M. Cyr. En travaillant ensemble, le but était de soumettre un seul projet d’économie bleue. Au mois de mars, on a fait la présentation finale au comité interministériel, soit le comité porteur.»
SUR LA LIGNE FINALE
Les promoteurs ont participé à une rencontre avec des fonctionnaires du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (MEI), qui leur ont fait part de leurs commentaires et des améliorations à apporter au projet.
«L’information qu’on nous a transmise, c’est que notre dossier est sur la ligne finale, rapporte le maire Cyr. Il n’a pas nécessairement de lacunes. On n’a plus rien à fournir. Mais, le ministère veut mieux comprendre les défis parce qu’on en a plusieurs : la construction d’un motel industriel pour accueillir les «start up», l’animation du Carrefour d’innovation, un parc bioalimentaire marin pour permettre l’établissement et l’expansion d’entreprises à Sainte-Thérèse-de-Gaspé, la municipalisation du parc Gage-Clapperton, la mise à niveau des infrastructures pour la performance économique et environnementale des entreprises, c’est-à-dire la mise à niveau de l’émissaire en mer, la prise d’eau de mer et la station de pompage et le dossier du parc d’hivernage de bateaux.»
À Rimouski, il est notamment question de la décontamination du terrain pour la construction d’un centre de prototypage et de l’agrandissement du Centre de recherche sur les biotechnologies marines. Pour l’édile municipal, il reste au MEI à finaliser le dossier pour le soumettre au conseil des ministres.
Comme il y a plusieurs ministères d’interpelés par ce projet, il a été suggéré de mettre en place deux comités interministériels pour mieux comprendre les investissements liés aux infrastructures et à la réglementation. Le travail de ces deux comités permettra au MEI de mieux comprendre les enjeux et de mieux les définir, ce qui les conduira à la prochaine étape, qui consistera à soumettre le dossier au politique.
UN MAIRE CONFIANT
Selon Gino Cyr, le premier ministre François Legault a indiqué, lors de sa visite en Gaspésie dans la semaine du 18 avril, être au courant du projet. «Il a même dit que le dossier allait bien sur le plan administratif et qu’il correspond très bien à son projet Saint-Laurent.»
Les étapes franchies par le dossier rendent le maire Cyr très optimiste. «C’est un dossier qui a une très belle collaboration entre les acteurs de notre secteur et celui de Rimouski. Nous, on a une force en capture et en transformation. Avec Merinov, ça vient augmenter les infrastructures en recherche et développement. Puis, le fait de travailler en collaboration avec Rimouski fait en sorte de renforcer le secteur de la recherche et du développement. Sur le plan des biotechnologies marines, c’est la force de Rimouski. Combiné ensemble, on devient complémentaire et ça positionne le secteur des pêches autant au national qu’à l’international. Je trouve qu’on a un super beau dossier pour une région éloignée. On a la possibilité de mettre le secteur des pêches de l’avant.»
Le maire de Grande-Rivière voit aussi l’ajout par Québec de ressources visant à accompagner les promoteurs comme étant un bon signe. «Personnellement, je suis très confiant. On espère avoir un dénouement positif dans ce dossier très prochainement.»
OBJECTIFS
Les objectifs de la Zone d’innovation de l’économie bleue consistent à créer un milieu de vie pour une économie durable, à valoriser et à démocratiser le savoir scientifique, à développer, à animer et à faire croître un écosystème d’économie bleue. Ils visent aussi à augmenter la performance économique et environnementale des entreprises, à supporter la création d’entreprises à fort potentiel de croissance, à augmenter la commercialisation des technologies bleues, à attirer des investissements privés locaux et étrangers, tout en faisant rayonner l’économie bleue du Québec au Canada et à l’international.
Le coût total du projet s’élève à 233 millions $, dont 163 millions $ sont prévus pour le secteur de Grande-Rivière et de Sainte-Thérèse-de-Gaspé. De ces 163 millions $, 70 millions $ devront provenir d’investissements privés.
Plusieurs autres projets de zones d’innovation sont en gestation au Québec. De ce nombre, le gouvernement en désignera huit. À ce jour, seulement deux projets de zones d’innovation ont été annoncés par Québec.
INNOVATION – page 28 – Volume 35,2 Avril-Mai 2022