mardi, décembre 3, 2024
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Les 325 homardiers prennent la mer confiants d’obtenir de bonnes prises et de bons prix à quai

La mise à l’eau des cages qui a lancé la 149e saison de pêche au homard de la zone 22 des Îles-de-la-Madeleine s’est déroulée sans encombre le samedi 4 mai, mis à part quelques incidents sans conséquence, dont une chute par-dessus bord du côté de Grande-Entrée. C’est d’ailleurs avec optimisme que la flottille de 325 homardiers madelinots a pris la mer. Le président de l’Office des pêcheurs de homard des Îles (OPHÎM), Rolland Turbide, s’est notamment déclaré confiant d’obtenir plus de 8 $/lb pour ses premiers débarquements.

«On sait que le marché va vite devenir saturé et que le prix va baisser, mais je m’attends sensiblement à la même chose que l’année passée [qui a débuté avec une valeur à quai de 7,71 $/lb]. Le contexte économique est favorable. Aux États-Unis, ça va bien; au Japon, en Chine aussi. C’est pour ça qu’on va dire qu’on va avoir un bon prix!», résume celui qui est aussi capitaine du DAUPHIN BLEU de la Pointe-Basse.

Le directeur général de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), Jean-Paul Gagné, abonde dans le même sens. Il est le porte-parole des six  entreprises inscrites au plan conjoint du homard des Îles en tant qu’acheteurs à quai. «Je m’attends à une bonne saison pour les deux parties, parce qu’on voit que le prix payé en Nouvelle-Écosse [ces derniers mois], qui était au départ beaucoup trop élevé pour les consommateurs, est en train de se résorber. Et la ressource devrait normalement être là, alors, si on se base sur l’an dernier, ça devrait être une bonne année pour l’ensemble.»

Selon ce que rapporte au surplus l’acheteur néo-écossais Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster, les pêcheurs du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse qui sont sur l’eau depuis le premier décembre dernier, ont reçu jusqu’à 20 $/lb au début avril. «C’était le reflet d’un hiver très lent et donc d’un manque d’inventaires et d’une demande soutenue, en particulier de l’Europe et de l’Asie», indique-t-il.

MARGES RÉDUITES

Or tandis que les saisons printanières des autres flottes de la Nouvelle-Écosse et d’ailleurs dans les Maritimes ont progressivement débuté le 20 avril avec une hausse remarquable de leurs rendements par rapport à la dernière année et que les prises du sud-ouest de la province ont elles-mêmes beaucoup augmenté, M. Lamont souligne que les prix au débarquement ont chuté de plus de moitié, à 9 $/lb-9,50 $/lb, à la fin du mois.

«Les prises sont très fortes, de 15 % à 25 % supérieures selon les secteurs, dit-il. Donc c’est très encourageant du côté de la ressource. Cependant le marché est bien au fait que beaucoup d’autres pêcheurs prendront la mer au début mai. Alors il y a présentement un ajustement de prix sur le plan international. Les clients attendent de voir où le prix va se stabiliser et n’achètent que le homard dont ils ont besoin pour la fête des Mères. Ils ne commandent pas de surplus. Ils sont plutôt prudents, ce qui est une pratique assez courante à ce temps-ci de l’année.»

Stewart Lamont, qui qualifie néanmoins la demande de significative, ajoute que  40 % à 50 % des ventes annuelles de homard vivant du Canada atlantique sont dirigées vers la Chine.  «Oui, les consommateurs chinois sont affectés depuis trois ans par les problèmes liés à l’inflation et à l’abordabilité, reconnait-il. Ce sont des enjeux mondiaux qui causent aussi problème en Amérique du Nord, en Europe, et même ici en Nouvelle-Écosse. Mais heureusement, le homard vivant reste un produit de spécialité, un aliment de célébration. […] Alors je dirais que les principes fondamentaux du marché se maintiennent, mais avec les défis de l’abordabilité, ça devient plus difficile. Nous travaillons avec des marges de profit réduites et les détaillants réduisent aussi leurs marges pour tenter de préserver un semblant de normalité dans les affaires.»

CONCURRENCE MOINDRE?

Cela fait dire à Christian Vigneau, président de Pêcheries LéoMar et de Poissons Frais des Îles, que l’industrie madelinienne du homard ne pèse pas lourd dans la balance. «Le Québec ne pêche que de 5 % à 6 % du homard en Amérique du Nord, fait-il remarquer. Ce n’est pas nous autres qui décidons du prix. On est minime dans l’équation.» Néanmoins, à ceux qui s’inquiètent de ce que la concurrence entre les acheteurs de l’archipel soit plus faible depuis sa reprise des actifs de LA Renaissance des Îles (LRDI) en faillite, du fait que ses deux entreprises soient liées, M. Vigneau répond qu’il faut au contraire y voir un avantage. Il fait valoir que LRDI transformait la totalité de ses achats de homard et que son produit fini n’avait donc aucun impact sur le calcul du prix payé à quai pour la ressource vivante. En revanche, Poissons Frais des Îles et Pêcheries LéoMar ne traiteront cette année qu’environ la moitié de leurs approvisionnements respectifs à l’usine de Gros Cap, prévoit-il.

«Le fait qu’on puisse faire la transformation de la colle, du homard mutilé, du homard faible et des plus petites prises, ça nous donne un avantage assez marqué parce que le homard qu’on envoie sur le marché vivant est 100 % premium, affirme l’industriel. Ça fait qu’on obtient un meilleur prix pour le vivant qu’on ne pouvait avoir auparavant. Et le pêcheur est payé en conséquence du prix qu’on vend, là. Alors il y a un avantage certain [à ce que nos deux entreprises soient des vases communicants]. On va chercher le meilleur des deux mondes.»

VISITES MINISTÉRIELLES

Autrement, les ministres fédéral et provincial des pêcheries étaient tous les deux présents dans l’archipel pour les festivités entourant la mise à l’eau des cages, organisées par la Fondation Willie-Déraspe de Grande-Entrée, dans le cadre de sa programmation La Mer sur un Plateau. Fait digne de mention, Diane Lebouthillier est la toute première ministre de Pêches et Océans Canada à avoir assisté à un lancement de saison de pêche au homard des Îles, selon l’ex-directeur du bureau local du ministère, Roger Simon. «Je suis fière d’être ici parce que les pêches, ça fait partie de notre ADN, nous a déclaré Mme Lebouthillier en entrevue. Parce que comme je dis toujours : on n’habite pas près de la mer. C’est la mer qui nous habite. Et c’est ce qu’on voit avec toute la fébrilité qui anime les pêcheurs!»

Pour sa part, André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec en était à sa troisième édition de la mise à l’eau des cages aux Îles depuis 2018. Cette fois, il était accompagné de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette-Vézina. En plus de la tenue d’une activité de réseautage avec les membres du secteur de la pêche, ils avaient aussi planifié des rencontres individuelles avec les représentants des différentes organisations du territoire et des médias.

M. Lamontagne se félicite par ailleurs de ce que son ministère ait investi plus de 19 M$ au cours de la dernière année, pour soutenir 30 entreprises du secteur de la capture du territoire et ce, dans le cadre du programme Appui financier aux entreprises de pêche commerciale. Le MAPAQ leur a accordé des garanties de prêt s’élevant à 18,4 M$, pour faciliter tant l’acquisition d’entreprises, que de bateaux, d’équipements de pêche, de permis ou encore de contingents. Une aide spécifique totalisant 650 000 $ a aussi été versée à 14 de ces entreprises formées de pêcheurs de la relève, en soutien à l’établissement de leur première entreprise de pêche.

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 7 – Volume 37,2 Avril-Mai 2024

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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