Francis Leblanc, dirigeant de l’entreprise Les Huîtres Old Harry, s’est récemment distingué sur les scènes provinciale et fédérale. Le mariculteur madelinot est, d’une part, récipiendaire d’une Bourse d’honneur du Gouvernement du Québec. Cette bourse de 25 000 dollars découle d’un nouveau programme de soutien, lancé l’an dernier par le ministère de l’Économie et de l’Innovation.
M. Leblanc compte au nombre des quatre lauréats 2019, pour la région Gaspésie et des Îles. «C’est merveilleux!, s’exclame-t-il. C’est un honneur vraiment exceptionnel. Et c’est aussi une reconnaissance, tu sais; les gens ne se rendent pas compte que c’est du travail et que ce n’est vraiment pas facile. C’est beaucoup de sacrifices, aussi. Mais, au bout de la ligne ça en vaut la peine, puis, c’est vraiment l’accomplissement de soi, je pense.»
Les Bourses d’honneur du Québec s’adressent aux jeunes entrepreneurs de 18 à 35 ans, créateurs d’une nouvelle entreprise ou en développement depuis moins de cinq ans. Francis Leblanc explique que le coup de pouce gouvernemental soutiendra son plan d’affaires 2019-2020, qui inclut l’acquisition d’un d’un bateau propulsé à l’électricité. «On veut faire une chaîne intelligente dans l’usine, utiliser les données recueillies pour optimiser notre production, et on travaille aussi sur une nouvelle méthode de culture, ajoute-t-il. Puis, c’est ça, on veut travailler aussi sur la reproduction de l’huître.»
La cérémonie officielle de remise des Bourses d’honneur du gouvernement du Québec, pour la région Gaspésie et des Îles, se tenait le vendredi 26 avril, à New Richmond.
FUTURPRENEUR CANADA
Puis, le mois suivant, le dirigeant des Huîtres Old Harry comptait au nombre d’une délégation d’une cinquantaine de Canadiens de 18 à 39 ans qui représentaient le pays au Japon. Francis Leblanc a été sélectionné par Futurpreneur Canada, qui offre un programme de mentorat aux jeunes entrepreneurs. L’ostréiculteur madelinot a pris part au sommet annuel de l’Alliance des jeunes entrepreneurs du G20, qui se tenait à Fukuoka, du 14 au 18 mai. Il dit avoir eu l’occasion de se faire connaître auprès de distributeurs de fruits de mer de Tokyo et d’Hiroshima. «On a pu conclure des accords à Hiroshima, se félicite M. Leblanc. Dans le fond, ils aimeraient bien avoir notre huître là-bas. Puis, les commissaires aux échanges du Canada à Tokyo ont vraiment facilité les choses pour nous.»
Francis Leblanc a aussi eu des échanges de transfert technologique avec des ostréiculteurs japonais. Il raconte que sa propre approche aquacole axée sur une faible empreinte environnementale a fait bonne impression. «Je pense que c’est mission accomplie; vraiment! Même que ça a excédé les attentes que j’avais. On a parlé de notre produit, on a présenté les Huîtres Old Harry, ce qu’elles représentaient; le respect pour la nature.»
Les Huîtres Old Harry en sont à leur deuxième année de recherche et développement, pour adapter les techniques ostréicoles aux particularités du milieu insulaire, dominées par les vents et les glaces. Et, alors qu’elle amorce sa phase pré-commerciale, l’entreprise vise l’exploitation tant d’un parc de croissance que d’affinage. De plus, Francis Leblanc précise que c’est pour la fin de l’été qu’il planifie l’acquisition de son bateau électrique, d’une puissance de 10 000 watts, et doté d’un bras articulé d’une capacité de 500 kilos. Il en évalue l’investissement à 200 000 dollars, incluant l’installation d’un quai et d’une borne de recharge.
MARICULTURE – page 25 – Volume 32,3 Juin-Juillet-Août 2019