mercredi, décembre 11, 2024
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Nouveaux permis de pêche exploratoire au homard à Anticosti : une possible planche de salut pour des pêcheurs de plie à des fins d’appât

Les nouveaux permis de pêche exploratoire dans la zone de pêche au homard (ZPH) 17 de l’île d’Anticosti pourraient devenir la planche de salut des pêcheurs de plie à des fins d’appât qui sont sous moratoire depuis 2023. Les différentes associations de pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine, consultées par le MPO cet automne, conviennent à l’unanimité qu’ils devraient y accéder en priorité. La consultation ministérielle portait sur le développement d’un plan d’acquisition de données sur le homard dès la saison prochaine et ce, tant dans la ZPH 17 où pêchent déjà six Madelinots, que dans la ZPH 19 qui lui est contigüe sur le côté nord de la Gaspésie.

Aussi le président du Regroupement des pêcheurs d’appât des Îles (RPAÎ), Jean-Bernard Bourgeois, se déclare-t-il agréablement surpris par l’accord généralisé au sein de la communauté de l’archipel, à l’effet que ce soient ses membres qui en bénéficient au premier chef. «On est très, très reconnaissants, soutient M. Bourgeois. C’est un soulagement de voir que les autres flottilles aux Îles-de-la-Madeleine pensent la même chose que nous.»

Pour sa part, le président du Rassemblement des pêcheurs et des pêcheuses des côtes (RPPCI) nous informe que le ministère fédéral des Pêches aurait l’intention d’émettre un premier lot de 10 permis exploratoires dans la ZPH 17 en 2025, puis cinq autres dans le cadre d’une phase II.

Charles Poirier précise aussi que les Madelinots n’ont aucune prétention sur la ZPH 19. Ils insistent cependant pour que l’archipel obtienne au moins le tiers des permis de pêche exploratoires qui seront émis à l’île d’Anticosti, où pêchent également des Gaspésiens et Nord-Côtiers. Il faut savoir qu’à l’époque des premières activités de pêche au homard dans ce secteur, en 1965, ce sont une douzaine  d’explorateurs de l’archipel qui y ont ouvert la voie. «Notre priorité c’est que les Îles-de-la-Madeleine récoltent le plus de permis sur les 15, soutient le président du RPPCI. Parce que dans l’historique, il y avait 16 permis divisés en trois, dont une part était réservée pour les Autochtones. Et on veut que ça continue. Comme on n’a pas d’Autochtones ici, on veut que leur part continue de faire partie des permis émis en Gaspésie et sur la Côte-Nord.»

Enjeux de sécurité

Déjà 15 pêcheurs commerciaux exploitent la sous-zone 17B qui englobe presque toute l’île d’Anticosti à l’exception du secteur de Port-Menier au sud-ouest. Seulement un permis de pêche assorti d’un contingent annuel de 15 000 lbs, capturable avec 50 cages, est en activité dans ce dernier secteur, identifié comme la sous-zone 17A. En comparaison, les pêcheurs de la 17B sont sous régime compétitif et ont droit à 300 casiers chacun. Ils  capturent en moyenne 200 000 lbs de crustacés par bateau en 11 semaines, de la fin avril au début juillet.

Le président de l’Association Homardiers 17B, le Gaspésien Vincent Duguay, capitaine du ANNE ROSE de Pabos, souligne que ses membres exploitent essentiellement le secteur sud-est de l’île, où les premiers explorateurs des Îles-de-la-Madeleine ont eux-mêmes commencé à pêcher parce que c’est la partie la plus proche de l’archipel. Or tandis qu’elle se trouve entre 11h45 et 21h30 de route depuis leurs différents ports d’attache, que l’on parle de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, des Îles-de-la-Madeleine, de Havre-Saint-Pierre ou de Sept-Îles, la zone est aussi dépourvue d’infrastructures portuaires. À défaut de pouvoir rentrer chez eux le soir, les pêcheurs commerciaux de l’endroit couchent donc à même leurs fonds de pêche, à bord de leur navire.

M. Duguay fait également remarquer qu’en cas de tempête, il n’y a que la Baie du Renard, communément appelée Fox Bay, qui leur offre un abri contre les vents. L’espace de cette petite échancrure située à 190 km de Port-Menier est également très limité, considérant que chaque bateau doit disposer d’une ligne de mouillage d’au moins 300 pieds pour être en sécurité. «La sécurité, c’est vraiment l’enjeu le plus important quand tu vas pêcher à Anticosti, insiste le capitaine du ANNE ROSE qui pêche dans le secteur depuis sept ans. L’île, de son nom Anticosti, n’est pas accostable. […] Son littoral est vraiment hostile. Ce sont des falaises, des hauts fonds, des roches. Et quand la météo change rapidement, ça peut vite devenir dangereux pour la navigation.»

Dans ce contexte, l’Association Homardiers 17B recommande au MPO de concentrer la pêche exploratoire à venir dans la zone 17A, proche des infrastructures portuaires de Port-Menier, justement et de celles de Rivière-au-Renard, à 50 milles nautiques du chef-lieu d’Anticosti. Les 15 pêcheurs de la 17B vont jusqu’à proposer un redécoupage de leur zone, pour un meilleur partage est-ouest du territoire, indique leur président. «On est prêt à concéder un territoire de la 17B pour que la zone 17A soit plus grande pour accueillir les nouveaux pêcheurs exploratoires dans la partie ouest de l’île», affirme M. Duguay.

Enjeu économique

Cela dit, Vincent Duguay souligne qu’il y a aussi un important enjeu économique à considérer dans le cadre des visées ministérielles d’expansion de la pêche commerciale au homard à Anticosti. C’est que les captures moyennes par bateau  ont beau y être de deux à trois fois plus abondantes que celles de la plupart des pêcheurs de la ZPH22 des Îles-de-la-Madeleine, entre autres, les coûts d’exploitation de chacun y sont aussi nettement plus importants. La pression financière est d’autant plus forte que les permis s’y transigent aux alentours de 9 millions $ et que chaque équipage compte quatre à cinq personnes, incluant le capitaine. «Avec les coûts d’exploitation d’aujourd’hui, si tu ne prends pas 100 000 lbs de homard à Anticosti, tu ne fais pas une cenne, expose M. Duguay. Les coûts sont énormes! Ça ne se compare pas à ceux de la pêche côtière traditionnelle.»

Les pêcheurs de la 17B craignent aussi une surabondance de l’offre en provenance d’Anticosti et une chute conséquente de la valeur à quai, si on y double le nombre de pêcheurs commerciaux. Le MPO a toutefois décliné notre  demande d’entrevue à ce sujet, puisqu’il était toujours à analyser l’information recueillie en consultation auprès des Premières Nations, des pêcheurs de homard des ZPH 17 et 19, ainsi que des représentants de l’industrie de la capture des Îles-de-la-Madeleine, de la Gaspésie-Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord.

EXPLOITATION – page 6 – Volume 37,5 Décembre 2024 – Janvier 2025

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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