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Prédation des moules par les canards de mer : le problème demeure entier

La problématique de la prédation des moules par les canards de mer reste entière. C’est le constat de Merinov qui dresse un bilan décevant de ses travaux initiés en 2013 pour trouver des solutions qui puissent contrecarrer ces voraces prédateurs dans la lagune de Grande-Entrée aux Îles-de-la-Madeleine.

D’une part, on a expérimenté le transfert des petits mollusques plus vulnérables sur des filières d’élevage de la lagune de Havre-aux-Maisons jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille refuge. Or, la biologiste chargée de projet, Lise Chevarie, explique que ces déplacements de production n’ont pas donné les résultats escomptés. «Ça a donné des résultats plus ou moins intéressants, malheureusement. Comme les canards n’avaient pas d’autres moules à manger – il n’y avait pas de petites moules de disponibles pour eux – ils ont quand même mangé les moules de taille commerciale.»

Merinov a aussi testé l’aménagement d’enclos, tels qu’utilisés en Norvège, pour protéger les moules contre les canards. Mais force est de constater que la lagune de Grande-Entrée n’est pas un environnement propice à ce type de structure. «Avec les vents qu’on a dans les lagunes, les tempêtes d’automne, on a eu beaucoup de difficulté à mettre ça en place, pour finalement réussir; on avait comme un système qui se tenait un peu. Mais, dès qu’on a eu des vents pas si énormes, bien, le système de filets n’a pas tenu», rapporte Mme Chevarie.

RÉDUCTION DE PRODUCTION

De son côté, Grande-Entrée Aquaculture dresse un bilan mitigé de sa propre expérience visant le décalage de sa saison de production de moules bleues pour déjouer les eiders. Le mytiliculteur Carlo Éloquin n’avait mis en boudin les mollusques captés à l’été 2015 que le printemps suivant, plutôt qu’à l’automne, dans l’espoir que les oiseaux se détournent des plus gros individus. Cependant, la récolte qu’il en fait présentement est de 35% à 40% plus faible qu’à l’habitude. «Le jeu n’en vaut pas la chandelle, conclut M. Éloquin. D’autant plus qu’il est compliqué de mettre en boudin des moules qui ont eu le temps de croître au-delà d’une certaine taille.»

Autrement, le mytiliculteur limite désormais sa production à 15 filières d’élevage, plutôt que 125. Il fait le pari que ses structures disséminées sur le plan d’eau intérieur seront moins visibles pour les voraces prédateurs que celles placées en plus forte densité. Grande-Entrée Aquaculture ne vise donc plus qu’une récolte annuelle d’une cinquantaine de milliers de livres. «Se fixer un objectif plus ambitieux se traduirait par jeter de l’argent par les fenêtres», affirme Carlo Éloquin.

Quoi qu’il en soit, Merinov ne lance pas la serviette pour autant. Lise Chevarie suggère l’expérimentation éventuelle de radeaux submersibles pour protéger ses élevages contre les canards de mer.

SALLE DES BASSINS

D’autre part, le Centre d’innovation de l’aquaculture et des pêches inaugurera bientôt sa nouvelle salle des bassins, sur la Pointe de Havre-aux-Maisons. Le nouvel établissement de recherche, construit au coût de 1,5 million dollars par l’entrepreneur général Renaud et Vigneau, prévoit ouvrir ses portes à la mi-juillet.

Madeleine Nadeau, chargée de projet chez Merinov, se félicite en particulier de ce que l’installation des caissons de la prise d’eau, dans le chenal de la lagune de Havre-aux-Maisons, soit un succès. «C’était quand même un défi à cause du courant, fait-elle remarquer. Ça prenait quelque chose d’assez lourd pour ne pas être poussé par le courant et qui allait tenir là au moins pour 40 ans. Ça prend quand même quelque chose de solide. Aussi, ça prenait quelque chose qui correspondait aux critères de Transports Canada, au niveau de la navigation, et ça prenait les autorisations de la part du ministère de l’Environnement, de Pêches et Océans, et du Centre d’expertise hydrique du Québec. Ça fait que c’était un travail vraiment complexe», résume Mme Nadeau.

Le développement de l’efficience des viviers à homard, de même que la conception d’un système de contention du crabe vivant, figurent parmi les projets de recherche que Merinov a au calendrier de sa nouvelle salle des bassins. Grâce à leurs systèmes de contrôle de la température de l’eau, les nouvelles installations seront fonctionnelles à l’année.

MARICULTURE – page 20 – Volume 30,3 – Juin-Juillet-Aout 2017

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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