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Recensement de la population de phoques gris : un taux de croissance revu à la baisse

Pêches et Océans Canada (MPO) révise à la baisse le taux de croissance de la population des phoques gris de l’Est du Canada.

Lors de la revue par les pairs du recensement 2021 réalisé par l’Institut Maurice-Lamontagne en novembre dernier, l’estimation de population d’il y a cinq ans, de 424 000 animaux, a été ramenée à  336 000 têtes. Ainsi, selon les données préliminaires du rapport d’évaluation 2021, dont le rapport final sera publié l’été prochain, on fait désormais état de 366 000 animaux. Environ 15 % d’entre eux se trouvent dans le golfe du Saint-Laurent et le reste sur la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse.

Le chercheur scientifique Mike Hammill parle d’une «légère» augmentation par rapport à son dernier recensement quinquennal de 2016. «On estime que le taux de croissance du troupeau n’est plus que de 2 %, contre 5 % en 2016, dit-il. C’est que tant qu’une la population augmente, elle se dirige vers un plafonnement et le phoque gris approche du plafond. Alors, quand on voit que les animaux commencent à plafonner, le taux de croissance commence à ralentir. C’est lié à la capacité de support du milieu.»

Selon les études du chercheur scientifique menées à l’Île de Sable, les phoques gris de quatre ans et plus ont un taux de survie de 98 %. «À partir de l’âge 4, jusqu’à 35-40 ans, il n’y a pas beaucoup d’animaux qui vont mourir à chaque année, relève M. Hammill. Mais pour les juvéniles, entre l’âge zéro et l’âge 4, on évalue maintenant leur taux de survie entre 10 et 20 %. Ça a diminué beaucoup depuis les années 1980; à l’époque c’était autour de 70-80 %.»

En ce qui concerne la colonie de phoques gris de l’île Brion, aux Îles-de-la-Madeleine, l’IML y a recensé un nombre de 5 100 nouveau-nés, par photographies aériennes, en janvier 2021. La population de la réserve écologique est donc estimée à 15 300 mammifères, en tenant compte du nombre de deux géniteurs pour chaque naissance.

TRAVAUX DE RECHERCHE 2022

Comme à leur habitude, Mike Hammill et son équipe étaient basés à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, en janvier, pour les travaux annuels de recherche sur les phoques gris. Ils ont notamment mis à l’essai une nouvelle caméra de type web, pour les photos aériennes du programme de recensement des diverses populations de mammifères marins du Canada atlantique. «C’est un appareil photo haut de gamme à haute résolution qui nous vient de la Garde côtière, et on voulait voir comment on peut maximiser tous les outils qui y sont associés, indique le chercheur scientifique de l’IML. C’est un peu compliqué à opérer; donc ça prend un peu de pratique. On a fait des tests pour voir c’est quoi la meilleure vitesse de vol, et c’est quoi la meilleure altitude, entre autres, pour avoir la meilleure qualité d’images.»

De plus, l’IML a mis en branle une opération de marquage de phoques gris juvéniles, afin de bâtir un programme de monitorage de la courbe de naissance des animaux. «Si on peut suivre les animaux, pour déterminer s’ils reviennent toujours à la même place, ça peut être intéressant. Mais plus intéressant encore, si oui, on peut déterminer le taux de survie. Et ça, c’est super important pour les modèles de dynamique de population», affirme M. Hammill.

PHOQUES DU GROENLAND

D’autre part, l’IML a procédé à un nouveau décompte des phoques du Groenland, dans le Golfe et au large de Terre-Neuve et Labrador, cette année. Le rapport de ce recensement 2022 ne sera toutefois publié qu’en 2024, indique M. Hammill. «Ça prend deux fois plus de temps à compter les phoques du Groenland, si on compare avec les phoques gris, dit-il. Pour les colonies de phoques gris, ça va plus vite parce qu’on ne parle que de 2 000 à 3 000 photos, sur des étendues relativement faibles, contre 25 000 images pour toute la superficie du Golfe. Et pour le phoque gris, c’est plus facile à voir parce qu’ils sont sur des plages; ça ressort mieux sur un fond brun qu’un blanchon sur la glace.»

Le chercheur s’est d’ailleurs étonné d’en voir en si grand nombre au large des côtes des Îles-de-la-Madeleine, au moment de la mise-bas de la fin février, début mars. La mouvée des phoques du Groenland s’étendait sur une distance près de 45 kilomètres. «Il y avait des coins où il y avait moins d’animaux, mais d’autres coins où il y avait des densités qu’on n’avait pas vu depuis un bon bout de temps, dit-il. C’était vraiment impressionnant!»

Selon Mike Hammill, des concentrations similaires de mammifères dans le Golfe remontent à 2014 et 2015, deux autres bonnes années de glace propices à la mise-bas des femelles. Arrivant progressivement depuis le détroit de Belle-Isle, de novembre à février pour se nourrir, les phoques grimpent sur la banquise pour la période des naissances.

Au dernier recensement mené en 2017, on dénombrait 7,6 millions de phoques du Groenland dans l’est du Canada.

REPÈRE – page 34 – Volume 35,2 Avril-Mai 2022

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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