Comment identifier le stress avant le transfert
Des différents lots d’huîtres testés, le taux de mortalité cumulé le plus important (81,4 %) a été observé chez les huîtres de grande taille avant ponte et ayant subi un transfert de 36 h à une température non contrôlée. Les huîtres du transfert avant ponte étaient généralement en moins bonne condition, mais il est difficile de relier le tout à l’événement de ponte puisqu’il n’a pas été évalué directement dans cette étude. Le test qui a réussi à prédire le mieux la mortalité post-transfert a été les mesures du niveau de glycogène. Ainsi ce dosage pourrait permettre d’évaluer la condition des huîtres et servir d’outil d’aide à la décision pour les producteurs. Des études pourraient être entreprises afin d’identifier des concentrations seuils à respecter et des tests rapides de glycogène pourraient être développés afin de faciliter l’analyse et d’obtenir des résultats rapidement. Les faibles niveaux de glycogène dans les huîtres avant le transfert pourraient limiter la survie durant le transport, l’acclimatation au nouvel environnement jusqu’à la survie hivernale. En effet, la mortalité post est observée durant toute la première année, jusqu’au printemps suivant. L’hiver au Québec dure environ 4 mois avec une température de l’eau majoritairement sous 0 °C. À ces températures, les huîtres sont dans une période de quiescence, les valves étant majoritairement fermées, ce qui diminue ses fonctions métaboliques. Une faible accumulation de glycogène avant l’hiver diminue les chances de survie des huîtres, particulièrement pour les hivers plus longs.
Un transfert plus court à température contrôlée sous 5 ̊C semble être favorable en réduisant le stress et en augmentant les chances de survie. De plus, les huîtres ayant subi un transfert à température contrôlée sont les seules à présenter un taux de croissance significatif, ce qui suggère que le coût énergétique pour répondre au stress est moindre. Finalement, il est complexe d’évaluer si le transfert est la source de stress ou si les mortalités ne seraient pas causées par les conditions initiales. Cette différentiation est primordiale pour suggérer de meilleures pratiques pour un producteur et nécessite une étude ciblant les conditions environnementales pré et post-transfert.
RAQ – page 26-3 – Volume 37,3 Juin-Juillet-Août 2024