C’est sous le signe de la stabilité, par rapport à la saison record de 2023, que les pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine ont livré à quai leurs premières captures, le lundi 6 mai. C’est, du moins, ce qu’affirment la plupart des six acheteurs inscrits à la convention de mise en marché, joints par Pêche Impact.
Tandis que la majorité parle d’une moyenne de 1 400 livres par bateau, la directrice générale de la Coopérative des pêcheurs de Cap Dauphin, à Grosse-Île, rapporte des prises individuelles moyennes s’élevant jusqu’à 2 000 livres. «C’est à peu près la même chose que l’an dernier, commente Ruth Taker. Tout va bien pour le moment. C’est bon signe.»
Pour sa part, James Derpak, dirigeant de Fruits de mer Madeleine, de L’Étang-du-Nord, croit, quant à lui, que les prises sont en légère baisse par rapport à la moyenne d’environ 1 500 livres du premier jour de pêche de l’an dernier. «Mais ça reste très fort!», assure-t-il.
Ruth Taker constate de plus que la demande du marché est plus importante qu’à l’habitude, en raison de l’offre plus faible provenant du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, l’hiver dernier.
«Depuis quelques semaines, l’offre est quand même en hausse généralisée partout dans les Maritimes, souligne, pour sa part, le président de Pêcheries LéoMar, Christian Vigneau. Mais la demande pour le homard des Îles-de-la-Madeleine, réputé pour sa bonne qualité, est bonne», confirme-t-il.
Fait intéressant, l’ensemble des acheteurs de homard établis dans l’archipel ont désormais des travailleurs saisonniers d’origine mexicaine, pour prêter main forte à leurs activités. Pour Les Homards du Golfe Madeleine et Pêcheries S.B.L., qui en ont respectivement embauché sept et huit ce printemps, il s’agit d’une grande première. «L’année passée, j’ai cherché du monde toute l’année, raconte Stéphane Filion, copropriétaire de S.B.L. opérant un vivier à Grande-Entrée. J’ai fait venir du monde en avion qui s’en retournait la semaine d’après. C’était l’horreur! Et cette année, on a une belle équipe. C’est le fun! Plutôt que de faire le transport du homard moi-même, du quai au vivier, ça me permet de me concentrer sur ma gestion; sur la production et sur les ventes. Ça fait qu’on va aller chercher des meilleures ventes pour les pêcheurs.»
Notons que Pêcheries S.B.L. s’est aussi dotée d’une trieuse de homard, cette année. Cette automatisation lui permet d’optimiser la productivité de son vivier inauguré l’an dernier.
LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 8 – Volume 37,2 Avril-Mai 2024