Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, David Heurtel, n’exclut pas un arrangement afin de favoriser la chasse au phoque gris en toute légalité, aux abords de l’Île Brion.
Il comprend que, depuis sa désignation à titre de réserve écologique en 1988, le troupeau de loups-marins de cette principale aire de reproduction a explosé.
Le ministre précise qu’une analyse scientifique est en cours pour voir comment on peut s’ajuster à cette nouvelle réalité. «L’information scientifique soulève des questions importantes qui nous poussent à peut-être réviser ce qu’on pourrait faire et ne pas faire à l’Île Brion», dit-il.
Total Océan mise sur les approvisionnements d’une chasse commerciale au phoque gris pour démarrer, dès l’automne prochain, aux Îles-de-la-Madeleine, une usine pilote de dégraissage des peaux, puis d’extraction et de purification de leur huile riche en oméga-3. Le ministre Heurtel refuse toutefois de s’arrimer à cet échéancier. «C’est une question d’analyse scientifique, souligne-t-il. Il faut un ensemble de données, il faut bien faire nos devoirs, bien faire notre travail, nous assurer qu’on prend la bonne décision. Alors je ne peux pas vous donner un délai fixe à cette date-ci.»
Le projet de Total Océan est estimé à 2,5 millions $, dont 700 000 $ proviendront d’investisseurs locaux associés à SiliCylce. Un de ses promoteurs, Claude Thériault, dit espérer une rencontre prochaine à Québec, avec les autorités gouvernementales concernées, pour faire avancer le dossier. À son avis, il serait possible d’autoriser un prélèvement de phoques gris à l’Île Brion sans pour autant en modifier le statut de réserve écologique. Il fait valoir que l’idée de base est de contribuer à rétablir l’équilibre de l’écosystème et de favoriser le rétablissement de la morue du sud du golfe.
LES ÎLES EN BREF – page 26 – Volume 29,2 – Avril-Mai 2016