mardi, octobre 15, 2024
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Un sous-marin robotisé pour évaluer la biomasse du Saint-Laurent

Des chercheurs de Rimouski ont conçu un petit sous-marin robotisé pour dresser un inventaire des espèces qui vivent dans les fonds marins. Cette nouvelle technologie propulsée par Ocean Riot avec l’aide du Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO) pourrait être d’une grande efficacité pour les pêcheurs puisqu’elle permettra d’évaluer la biomasse du Saint-Laurent.

«C’est le fruit de projets de recherche et de développement avec des partenaires de la région, explique le promoteur et porte-parole d’Ocean Riot, Guillaume Morissette. L’idée est d’utiliser les dernières avancées en matière de robotique marine pour créer des images en haute résolution des fonds marins.»

PARTICULARITÉS DU SOUS-MARIN

Si plusieurs manufacturiers fabriquent des sous-marins, celui d’Ocean Riot se distingue sur le plan de la mécanique, des algorithmes et de l’intelligence artificielle, de l’avis du chercheur. «C’est le premier procédé en termes d’évaluation de la biomasse qui intègre tous ces volets dans une seule et unique solution.»

Grâce à ses caméras, le sous-marin de 2,25 mètres (7,38 pieds) prend des photos en haute définition des profondeurs du Saint-Laurent. Une fois assemblées, elles donnent une image claire du secteur exploré, aussi vaste soit-il. «On prend ces morceaux de Lego pour arriver à une solution automatisée efficace et rapide pour cartographier les fonds marins», illustre le scientifique. L’intelligence artificielle est ensuite utilisée pour calculer la position des espèces et la grosseur de chaque spécimen.

Plusieurs espèces marines du golfe du Saint-Laurent pourraient faire l’objet de travaux de recherche et d’estimation de la biomasse grâce au petit sous-marin. «Il y a toutes les espèces commerciales, à commencer par le crabe et le homard, précise M. Morissette. On visite aussi la faune benthique comme les concombres de mer, les oursins verts et des espèces qui demandent à être davantage commercialisées. Des gens ont également manifesté leur intérêt pour la pêche au buccin et aux pétoncles. Il y a aussi les espèces envahissantes.»

PROJETS PILOTES

Des projets pilotes ont été menés avec l’industrie des pêches pour notamment évaluer la biomasse post-saison, les populations et la distribution des spécimens, les sites de recrutement et les pouponnières. «Ça permet d’avoir des informations sur les ressources de façon rapide et complète», fait valoir le promoteur.

En collaboration avec le ministère des Pêches et des Océans du Canada, des tests ont été faits par des plongeurs pour évaluer la qualité des algorithmes et des méthodologies afin de développer le volet de l’intelligence artificielle.

D’ailleurs, Ocean Riot entend bien saisir l’intérêt du ministère pour l’évaluation des stocks. «Il y a un renouveau et une volonté de la part des différents départements des sciences de l’Institut Maurice-Lamontagne pour développer de nouvelles pratiques plus efficaces, qui permettent d’avoir des données plus rapidement et de meilleure qualité pour mieux évaluer nos écosystèmes, estime son porte-parole. Il y a aussi une volonté du côté de l’industrie pour faire partie de la solution, dont celle des pêches.»

L’entreprise cible aussi la clientèle qui oeuvre du côté des infrastructures en milieu marin et qui ont des besoins sur le plan de l’estimation de la biomasse. On pense, par exemple, aux poseurs de câbles sous-marins ou à la filière éolienne en haute mer.

PARTENARIAT AVEC LE RPPSG

Ocean Riot a développé un partenariat avec le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG) afin de tester cette technologie. «Des parties prenantes de tous azimuts veulent se joindre à l’effort de développer de nouveaux outils afin d’avoir plus de données sur les écosystèmes pour prendre les meilleures décisions sur le plan du développement durable», se réjouit M. Morissette.

Si le RPPSG n’a pas encore manié le sous-marin, il n’en demeure pas moins que l’organisme qui représente les intérêts de l’ensemble des homardiers gaspésiens est favorable à son utilisation dès la saison prochaine.

«Quand on nous l’a présenté, ça nous est apparu comme une méthode des plus modernes, rapides et probablement très efficaces pour faire des inventaires et des caractérisations des fonds marins, se souvient le directeur scientifique du Regroupement, Jean Côté. Au départ, il faudra probablement l’entraîner. Mais par la suite, il pourra connaître les animaux, les mettre en ordre de grandeur et nous donner l’information sur les stocks. Je pense qu’on pourra arriver à une meilleure gestion durable de nos stocks.»

De l’avis du porte-parole du RPPSG, l’organisme est à l’affût de tout ce qui peut moderniser la pêche et il favorise les projets qui apportent une meilleure compréhension des écosystèmes. Pour Jean Côté, même si la pêche au homard est une activité traditionnelle, le RPPSG a souvent été précurseurs dans l’utilisation de nouvelles technologies. «On a été les premiers à développer et à utiliser le journal de bord électronique», mentionne-t-il.

Par conséquent, l’utilisation d’un sous-marin, de caméras et d’intelligence artificielle pour dénombrer les espèces ainsi que pour caractériser les types de fonds et ce qui s’y trouve plaît au Regroupement de pêcheurs. «Ça permettra de faire un inventaire de façon non intrusive et sans système de traîneau sur le fond», souligne  M. Côté.

COLLABORATION SUR TROIS ANS

En plus d’une participation de 25 000 $ par année pendant trois ans, le RPPSG entend poursuivre sa collaboration avec Ocean Riot pour une meilleure mise au point de la technologie. «J’ai vu des choses assez extraordinaires [avec le sous-marin], mais c’était ciblé selon une espèce à certains endroits, mentionne le directeur scientifique de l’organisme. On veut voir le potentiel de la technologie et s’en servir dans des zones où on voudrait qu’il y ait de la préservation des habitats.»

Avec l’émission de permis de pêche exploratoire au homard en Gaspésie et à Anticosti l’an prochain, M. Côté croit que les membres du RPPSG pourront profiter de la technologie de ce sous-marin. Pour l’instant, le RPPSG n’a pas ciblé de secteurs pour l’utilisation du sous-marin. «On est en discussion avec Ocean Riot et le CIDCO parce qu’on ne connaît pas encore toutes les caractéristiques du sous-marin et le temps que ça prend pour couvrir des kilomètres carrés de surface, spécifie le porte-parole du Regroupement. L’intérêt est là et on verra jusqu’où on peut aller.»

INNOVATIONS – page 19 – Volume 37,4 Septembre-Octobre-Novembre 2024

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